
ALDAR / Meryem Hafiani
L’ancien président sud-africain et leader du parti Umkhonto we Sizwe (MK Party), Jacob Zuma, a effectué une visite officielle à Rabat le 15 juillet 2025, affirmant que cette démarche s’inscrit dans une dynamique nouvelle insufflée par la direction marocaine, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, depuis plusieurs années.
Lors d’une conférence de presse, Zuma a souligné que sa visite n’est pas une initiative isolée, mais une continuité naturelle de la rencontre exceptionnelle qu’il avait eue avec le Roi Mohammed VI en 2017, en marge du Sommet Union africaine–Union européenne à Abidjan. Cette entrevue — qualifiée par Zuma de “moment charnière” — a permis de dépasser des années de froideur et d’inertie dans les relations entre le Maroc et l’Afrique du Sud, et a jeté les bases d’une nouvelle ère de compréhension et de dialogue constructif.
Zuma a mis en avant le rôle déterminant de la diplomatie royale, marquée par la sagesse, la sérénité et la vision stratégique, dans ce rapprochement. Il a salué la volonté sincère de Rabat d’ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales, loin des calculs idéologiques étroits du passé. Il a également souligné que le Souverain marocain a fait le choix de l’ouverture et de la construction de ponts, au lieu de l’affrontement ou de la rupture, une orientation qui a trouvé un écho favorable auprès de plusieurs leaders d’opinion sud-africains.
Dans un communiqué, le parti MK a déclaré que le Maroc et l’Afrique du Sud, en tant que puissances régionales sur le continent, partagent une responsabilité historique dans la construction d’une Afrique unie et résiliente face aux multiples défis, notamment ceux liés à la sécurité, à la stabilité et au développement durable. Le communiqué a ajouté que la rencontre entre le Roi et Zuma a ouvert la voie à des mesures concrètes, parmi lesquelles figure la nomination d’ambassadeurs de haut niveau à Rabat et à Pretoria — un geste qui illustre l’ampleur de la transformation en cours dans les relations bilatérales.
Selon plusieurs analystes, cette visite revêt une forte portée symbolique, surtout dans un contexte africain en pleine recomposition des alliances traditionnelles, désormais guidées par la logique des intérêts partagés plutôt que par des fidélités idéologiques dépassées. Le parti MK, sous la direction de Zuma, semble vouloir corriger la trajectoire politique qui a caractérisé les rapports entre Pretoria et Rabat durant les dernières décennies, ce qui pourrait influencer favorablement les positions futures de l’Afrique du Sud sur des dossiers sensibles tels que celui du Sahara marocain.
Zuma a également affirmé que le Maroc constitue un modèle africain singulier en matière de diplomatie et de transformations économiques réussies, sous la conduite du Roi Mohammed VI. Il a salué le rôle du Royaume dans le renforcement de la coopération Sud–Sud et dans ses initiatives visant à soutenir la stabilité et le développement sur le continent, à travers des investissements stratégiques et des projets d’intégration régionale, dont le projet de gazoduc Maroc–Nigéria, considéré comme un levier majeur pour le développement en Afrique de l’Ouest.
En conclusion, Zuma a souligné que le Maroc est aujourd’hui un acteur régional incontournable, et que sa diplomatie, sous l’impulsion du Roi, est de plus en plus reconnue et appréciée tant en Afrique qu’au niveau international, car elle repose sur une vision réaliste, des positions équilibrées, et une volonté constante de dialogue et de partenariat.
Ainsi, il apparaît clairement que la diplomatie royale ne se limite pas à un simple outil de communication externe, mais constitue un projet global visant à redéfinir le rôle du Maroc sur la scène internationale, en renforçant sa présence en tant que force de proposition et médiateur crédible, capable de construire des ponts et de dépasser les clivages, au service de la paix, de la stabilité et du développement en Afrique.