Par : Meryem Hafiani / ALDAR
Depuis Bruxelles, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a lancé un appel fort en faveur d’une relance ambitieuse du partenariat euro-méditerranéen. Il a plaidé pour qu’il dépasse la simple logique géographique de voisinage pour évoluer vers une véritable alliance stratégique reposant sur une vision partagée et une responsabilité collective.
Dans son intervention, Bourita a souligné que l’espace euro-méditerranéen ne pouvait plus rester un acteur marginal dans le contexte géopolitique mondial. Il s’est interrogé : « Pourquoi cette région demeure-t-elle encore à l’écart de l’influence réelle, alors que les défis qu’elle affronte sont fondamentalement communs ? »
Le ministre a affirmé que les relations euro-méditerranéennes avaient aujourd’hui besoin d’une refonte profonde de leurs fondements et de leurs approches, afin de passer des slogans politiques à des actions concrètes favorisant une véritable intégration sécuritaire, économique et sociale.
Bourita a invoqué la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui conçoit la Méditerranée non pas comme une simple frontière maritime, mais comme un espace humain partagé, propice à l’émergence de solutions concrètes face aux grands défis contemporains, notamment en matière de sécurité, de mobilité, de stabilité politique et environnementale.
Cette approche traduit un changement de paradigme dans la perception marocaine des relations régionales, passant d’une logique unilatérale ou purement commerciale à un partenariat à la fois stratégique et humaniste, fondé sur le principe de « co-leadership et responsabilité partagée ».
Dans ce contexte, Bourita a salué les préparatifs en cours autour de ce qui est désigné comme le « Pacte pour la Méditerranée », qu’il considère comme une étape historique pour restructurer les relations euro-méditerranéennes sur de nouvelles bases axées sur l’efficacité, la mutualisation et le leadership commun.
Il a également annoncé que le Maroc accueillera prochainement une « retraite de haut niveau » qui réunira plusieurs acteurs politiques et experts des deux rives de la Méditerranée. Cette rencontre vise à formuler des propositions concrètes en phase avec les mutations rapides aux niveaux régional et international.
Il est clair que le Maroc, grâce à sa position stratégique et à son expérience en matière de médiation et de coopération Sud-Sud, s’affirme aujourd’hui comme un acteur clé dans la construction de nouvelles visions pour l’avenir de la Méditerranée. L’appel lancé par Bourita depuis Bruxelles constitue un signal fort en faveur d’une alliance réelle, mesurable non par les discours mais par ses impacts et résultats tangibles sur le terrain.
L’initiative marocaine intervient à un moment où la prise de conscience s’accentue en Europe quant à la nécessité de s’ouvrir davantage aux partenaires du Sud de la Méditerranée, afin de bâtir un front commun face aux défis sécuritaires, aux migrations irrégulières, au changement climatique et au ralentissement du développement dans les pays du Sud.
