A LA UNEALDAR TV

Mort de hauts gradés algériens à Téhéran : une affaire qui révèle les fils d’une coopération secrète entre l’Algérie et l’Iran

ALDAR / Analyse

Des rapports récents ont déclenché une vive controverse après la révélation de la mort de quatre officiers algériens de haut rang, tués lors d’un raid aérien israélien ciblant des installations des Gardiens de la Révolution à Téhéran, capitale iranienne.

Selon des sources concordantes, les victimes sont Lamine Zouggar, Mostafa Dahrouch, Saïd Rachdi et Tajeddine Meghouli, tous considérés comme des figures militaires influentes, supposées jouer des rôles stratégiques dans les sphères de décision sécuritaire en Algérie. Leur mort en territoire iranien soulève de graves interrogations, et ouvre la voie à de nombreuses hypothèses.

L’absence totale de communiqué officiel de la part des autorités algériennes, ainsi qu’aucune clarification quant à la présence de ces officiers en Iran, ont suscité un flot de questions dans les milieux politiques et médiatiques. Pourquoi des officiers supérieurs algériens se trouvaient-ils dans des installations liées aux Gardiens de la Révolution ? Cette présence s’inscrivait-elle dans le cadre d’une coopération militaire secrète ? Ou s’agissait-il de missions de renseignement transnationales dépassant les prérogatives classiques de l’armée algérienne ?

Le contexte géopolitique et stratégique interdit une lecture simpliste d’une présence “fortuite”. Le raid israélien n’a pas visé des cibles au hasard, mais des sites soupçonnés d’abriter des acteurs clés d’un réseau régional de soutien militaire s’étendant de Téhéran à des milices en Syrie, en Irak et au Liban. Dans ce cadre, la présence de ressortissants algériens pourrait indiquer un niveau avancé de coordination sécuritaire ou militaire entre l’Algérie et l’Iran, à l’abri des regards et en contradiction avec les positions officielles d’“alignement non partisan” adoptées par Alger dans les conflits régionaux.

L’implication d’officiers algériens dans un conflit géopolitique éloigné des priorités de la sécurité nationale relance le débat constitutionnel et politique autour des orientations de la hiérarchie militaire algérienne. La Constitution algérienne interdit en effet explicitement tout déploiement militaire hors du territoire national, sauf en cas d’urgence, et avec autorisation parlementaire. Dans ce contexte, la présence de ces officiers en Iran pose un problème de légitimité et de souveraineté.

Depuis la fuite des identités des victimes, ni l’État algérien ni les autorités iraniennes n’ont fait de déclaration officielle, ce qui laisse libre cours à plusieurs scénarios : participation à des exercices militaires avancés, soutien logistique et technique au corps des Gardiens de la Révolution, ou même engagement dans un axe régional idéologique bâti sur des intérêts militaires partagés.

Certains observateurs y voient le signe d’un réalignement stratégique de l’Algérie, qui pourrait chercher à approfondir ses liens avec des puissances du Moyen-Orient hostiles à l’Occident, comme l’Iran ou la Russie, notamment en bénéficiant de l’expertise iranienne en guerre asymétrique et technologies de drones.

L’affaire de Téhéran ne constitue donc pas un simple incident périphérique dans les relations algéro-iraniennes. Elle pourrait marquer le début d’un engagement discret mais profond dans des alliances régionales sensibles. Si le silence officiel persiste, la polémique risque de se transformer en crise interne, mettant en cause la transparence de la politique militaire algérienne et les fondements mêmes de la souveraineté nationale — surtout si cette implication s’avère motivée non par l’intérêt de l’État, mais par une dérive idéologique exposant le pays à des tempêtes géopolitiques qu’il ne peut affronter.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page