
ALDAR / Analyse
Alors que les grandes chaînes arabes, à leur tête le groupe MBC, rivalisent pour offrir une couverture complète et un contenu professionnel de la Coupe du Monde des Clubs organisée aux États-Unis — avec la participation du Wydad de Casablanca —, la performance terne de la chaîne marocaine Arryadia soulève de réelles interrogations sur son rôle effectif et l’utilité de son existence après des années sans véritable saut qualitatif.
Tandis que MBC propose des studios d’analyse de haut niveau, des envoyés spéciaux au cœur de l’événement et des séquences interactives qui plongent le téléspectateur marocain et arabe au cœur de l’action, Arryadia se contente de diffuser des contenus en différé, des reportages superficiels et une couverture qui ne reflète ni l’envergure de l’événement ni les attentes du public marocain avide d’un contenu sportif national conforme aux standards internationaux.
La grande contradiction réside dans le fait que Arryadia, censée être une chaîne publique financée par les contribuables, demeure en retard en matière de contenu, de diffusion et de traitement éditorial. Elle semble totalement déconnectée à chaque fois qu’il s’agit de grands événements comme la Coupe du Monde des Clubs ou la Coupe du Monde.
Cette absence chronique de professionnalisme, désormais habituelle, soulève des questions sérieuses sur la ligne éditoriale de la chaîne et sur l’usage des budgets qui lui sont alloués chaque année, sans qu’on ne voie d’impact tangible en termes de qualité ou d’innovation. Plus grave encore, la chaîne ne prend même pas la peine de déployer un réseau de correspondants sur place, comme le font ses homologues arabes, ni de mettre en place des studios d’analyse sur le terrain. Elle se contente de reprendre des communiqués et des images recyclées, s’appuyant sur le travail d’autres confrères, dont les efforts méritent respect, mais sans valeur ajoutée propre à la chaîne.
Avec la montée en puissance du public marocain et son implication croissante dans le paysage sportif international, il devient inacceptable que Arryadia reste enfermée dans une routine d’improvisation et de redondance, sans stratégie claire pour passer d’une diffusion nationale fade à un média sportif influent à l’échelle internationale.
Si la chaîne MBC représente aujourd’hui un modèle arabe réussi dans l’industrie des médias sportifs, Arryadia, elle, reste malheureusement figée depuis sa création, sans innovation, sans audace journalistique, incapable de suivre le rythme d’un public passionné et des exploits du sport marocain — demi-finale de Coupe du Monde, organisation de la CAN, et co-organisation du Mondial 2030.