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Dans un développement qui place l’Algérie dans une position délicate tant sur le plan économique que politique, l’Union européenne a décidé de l’inscrire sur sa liste noire des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Cette décision intervient à la suite d’évaluations rigoureuses menées par les instances européennes de régulation financière, lesquelles ont conclu que l’Algérie n’avait pas encore mis en œuvre les réformes structurelles et de contrôle nécessaires pour se conformer aux normes internationales en vigueur dans ce domaine sensible.
En revanche, la même liste a vu la sortie des Émirats arabes unis, après que ceux-ci ont réussi à mettre en place une série de réformes institutionnelles et législatives strictes, renforçant ainsi leur transparence financière et faisant des Émirats un environnement fiable et attractif pour les investissements internationaux, selon un communiqué officiel de la Commission européenne.
L’inscription de l’Algérie sur cette liste noire signifie que ses institutions financières seront soumises à une surveillance et à des contrôles accrus de la part des banques et des partenaires commerciaux européens et internationaux. Cela compliquera les opérations bancaires et les transferts financiers, tout en affaiblissant la confiance des investisseurs dans l’environnement économique algérien.
Ce classement place l’Algérie aux côtés de pays comme la Corée du Nord, le Myanmar et l’Iran, reflétant un échec à moderniser son infrastructure financière et juridique pour répondre aux exigences du Groupe d’action financière (GAFI). Le manque de transparence, la faiblesse de la gouvernance et l’insuffisance des contrôles sur les flux d’argent illicites sont autant de facteurs ayant contribué à renforcer cette position stricte de l’Europe.
Alors que plusieurs pays africains et asiatiques, comme le Sénégal et la Jamaïque, avancent prudemment vers une amélioration de leur environnement financier et la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, l’Algérie semble en retard dans cette dynamique réformatrice, ce qui accentue son isolement économique et complique davantage son intégration dans le système financier mondial.
Des experts estiment que cette décision n’est pas uniquement une mesure financière, mais qu’elle véhicule également un message politique clair : la communauté internationale ne considère pas, à l’heure actuelle, l’Algérie comme un partenaire fiable au sein du système financier global. Ce constat pourrait, à terme, avoir des répercussions sur ses relations économiques avec l’Europe ainsi qu’avec les institutions financières internationales.