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Dans le désert de l’oubli : le double visage de la politique algérienne en matière de migration

Dans le désert de l’oubli : le double visage de la politique algérienne en matière de migration

 

 

ALDAR / Analyse

Depuis avril dernier, le rythme des expulsions de migrants depuis l’Algérie vers le Niger s’est accéléré. Les autorités nigériennes rapportent que plus de 16 000 migrants ont été refoulés de force depuis le pays voisin du nord.

Ces chiffres alarmants mettent en lumière une escalade des mesures prises par l’Algérie, souvent mises en œuvre sans coordination ni accord préalable avec les pays limitrophes.

Ce qui inquiète encore davantage, selon des témoignages concordants recueillis sur le terrain, c’est la manière dont ces migrants sont traités. Au lieu d’être rapatriés en toute sécurité vers leurs pays d’origine, beaucoup d’entre eux sont abandonnés en plein désert, sans eau, sans nourriture, ni aucun moyen de survie. Ils se retrouvent face à la mort, dans un environnement aride et impitoyable, dans une scène qui bafoue les règles les plus élémentaires de l’humanité.

Plus troublant encore, l’Algérie, qui recourt à ces méthodes coercitives envers des migrants africains, brandit paradoxalement le drapeau des “droits des migrants” lorsqu’il s’agit de ses propres ressortissants en situation irrégulière en Europe, notamment en France. Les autorités algériennes refusent d’accueillir les membres de leur diaspora expulsés, exigeant de Paris le respect des procédures judiciaires et des garanties d’un procès équitable — comme si elles oubliaient ou feignaient d’ignorer ce qui se passe dans leur propre désert.

Cette contradiction flagrante place la politique algérienne sous le feu des critiques, et soulève de sérieuses interrogations sur la crédibilité de son discours en matière de droits humains. Comment un État peut-il exiger du monde le respect de la dignité de ses citoyens à l’étranger, tout en reniant ses responsabilités envers des milliers de migrants qu’il jette en plein désert ?

Le régime militaire algérien semble vouloir se présenter comme un défenseur des valeurs humanitaires sur la scène internationale, alors qu’il applique sur son propre territoire des politiques répressives et choquantes, incompatibles tant avec le droit international qu’avec les principes moraux les plus fondamentaux. C’est une contradiction criante qui révèle le double visage de l’Algérie dans sa gestion du dossier migratoire, entre discours officiel et réalité sur le terrain.

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