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Scandale de la vente de diplômes universitaires au Maroc : l’affaire “Qilach” révèle un réseau de corruption académique plus vaste que prévu

Scandale de la vente de diplômes universitaires au Maroc : l’affaire “Qilach” révèle un réseau de corruption académique plus vaste que prévu

 

 

ALDAR/

Alors que l’université est censée être un sanctuaire du savoir et un espace de formation des générations aptes à diriger l’avenir, le scandale de la vente de diplômes universitaires refait surface, jetant une ombre non seulement sur l’enseignement supérieur, mais aussi sur la confiance de toute une société dans le système de qualification et de compétence.

Le nom qui revient avec insistance dans ce scandale est celui de “Qilach”, un individu devenu le centre d’un vaste débat public après la diffusion d’informations révélant son implication présumée dans une médiation suspecte pour la vente de diplômes universitaires. Pourtant, ce que beaucoup ignorent, c’est que ce personnage n’est que la façade visible d’un réseau complexe, dont les ramifications s’étendent jusqu’au sein même des administrations universitaires.

Des données confirment que “Qilach” n’aurait jamais pu délivrer de faux diplômes universitaires seul, pour une raison simple : la délivrance de tout diplôme passe par un circuit administratif rigoureux, impliquant les agents chargés de la rédaction, les techniciens spécialisés dans l’impression et la certification, sans oublier la nécessité d’une signature du doyen de la faculté et du président de l’université. Cela signifie que toute falsification ne peut se faire sans une complicité explicite ou un silence suspect de plusieurs parties internes à l’établissement universitaire.

À la lumière de ces éléments, il ne s’agit pas seulement d’un intermédiaire ou d’un “courtier”, mais d’un système de corruption complet, qui exige l’ouverture d’une enquête approfondie et globale afin de déterminer les responsabilités et de traduire les coupables en justice.

Les conséquences les plus graves de cette affaire ne s’arrêtent pas aux seules dimensions éthiques ou juridiques, mais vont bien au-delà : elles remettent en question la crédibilité des diplômes universitaires marocains tant au niveau national qu’international. Comment peut-on faire confiance aux compétences d’un titulaire de diplôme si celui-ci peut être obtenu en échange d’une somme d’argent, au lieu d’un effort académique réel ?

Ce type de corruption porte un coup sévère au principe de l’égalité des chances, marginalisant les véritables compétences au profit de ceux qui achètent leur place sur le marché de l’emploi de manière illégitime.

Ce qui se passe doit servir de véritable signal d’alarme. Il est temps de revoir en profondeur le système administratif au sein des établissements d’enseignement supérieur, de renforcer les mécanismes de contrôle et de suivi, et d’adopter des solutions numériques sécurisées afin de limiter l’intervention humaine dans les processus sensibles, tels que la délivrance des diplômes.

La responsabilité ne repose pas uniquement sur les organes de contrôle, mais aussi sur la société civile et les médias, qui doivent continuer à mettre en lumière ces dossiers et à stimuler une volonté de réforme au sein des institutions.

L’affaire “Qilach” n’est qu’une porte d’entrée vers un dossier beaucoup plus vaste, qui nécessite une approche courageuse et intégrée pour lutter contre la corruption dans le système éducatif. Il est inacceptable que l’enceinte universitaire devienne un marché noir de diplômes, car cela constitue une trahison envers des générations entières qui croient que le savoir est la seule voie vers la réussite.

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