
ALDAR / Analyse
Lors de sa rencontre périodique avec les représentants de la presse algérienne aujourd’hui, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait des déclarations controversées qui ont de quoi nous faire nous interroger : vivons-nous en Algérie ou dans un autre monde ? Du pain jeté à la poubelle à sa promesse de résoudre les problèmes de l’immobilier agricole d’ici 2025, ses propos ont été une véritable bombe de promesses qui n’ont pas encore vu le jour.
La déclaration de Tebboune sur les “tonnes de pain jetées à la poubelle” semble concerner un problème dans un autre pays, ou peut-être dans le futur, car la réalité aujourd’hui en Algérie montre que de nombreux citoyens peinent à assurer leur subsistance quotidienne à cause de la hausse des prix et du manque de produits de base. Si le président algérien s’insurge contre le gaspillage du pain, pense-t-il réellement que rejeter la faute sur le citoyen est la solution, plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de ce gaspillage comme la pauvreté et le chômage ?
Quant à la “résolution du problème de l’immobilier agricole” en 2025, est-il raisonnable que le gouvernement, après des années d’échec dans l’application de politiques agricoles efficaces, revienne aujourd’hui promettre de résoudre ce problème dans deux ans ? L’immobilier agricole en Algérie souffre de problèmes administratifs et juridiques profonds, et la grande question est : le gouvernement réussira-t-il à résoudre ces problèmes simplement en disant “je vais les résoudre” ? La réalité montre que ce qui se passe n’est qu’un report continu, et les promesses dans ce domaine restent lettres mortes.
Concernant le projet “usine de poudre de lait” avec les Qataris, c’est une belle idée, mais il est bien connu que l’Algérie a lancé de nombreux projets similaires dans le passé, mais ce qui a suivi a été l’échec ou le report constant. Verrons-nous cette usine se concrétiser ou restera-t-elle un rêve s’envolant avec le vent ?
En ce qui concerne les lois de “protection de la brebis” promises par Tebboune, cela semble être une nouvelle tentative pour compliquer la vie des agriculteurs. Dans un pays qui traverse une crise réelle dans la production animale, l’État vient imposer des lois strictes contre l’abattage des brebis femelles, comme si cela était le plus grand défi du secteur agricole ! Cette décision entraînera-t-elle une augmentation du cheptel ou est-ce simplement une nouvelle contrainte pour les éleveurs, qui font déjà face à de nombreuses difficultés ?
Pendant que Tebboune rassure la population en disant que “l’Algérien ne connaîtra pas la faim” et que les marchés “ont tout ce que souhaite le citoyen”, pouvons-nous croire cela face à la hausse continue des prix ? La réalité montre que les marchés souffrent d’une pénurie de nombreux produits de base, et les prix ne sont accessibles qu’aux riches.
De telles déclarations laissent penser que nous vivons dans un monde parallèle, où le citoyen algérien est heureux dans un marché manquant des éléments essentiels de la vie quotidienne.
Et peu importe la répétition des déclarations d’Abdelmadjid Tebboune sur la numérisation et la transparence, ce que nous voyons en Algérie est tout le contraire. Parler de numérisation et de justice sociale semble être le son des cloches dans un monde virtuel, tandis que la bureaucratie et les complexités dominent tous les aspects de la vie.
Certainement, les défis sont grands et les promesses nombreuses, mais l’Algérie continuera-t-elle à attendre des solutions qui ont pris des années à se concrétiser ? Ou ces déclarations ne sont-elles qu’un stratagème médiatique pour calmer la population et la maintenir dans un état d’optimisme illusoire ?