Les syndicats les plus représentatifs et le patronat ont souligné, vendredi à Rabat, la nécessité de parvenir à un consensus sur le contenu du projet de loi organique relatif à l’exercice du droit de grève.
Dans des déclarations à la presse en marge des rencontres consultatives du gouvernement avec les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), présidées par le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, les représentants des syndicats et du patronat ont souligné l’importance que le droit de grève fasse l’objet de discussions et d’un dialogue sociétal “sérieux et constructif”.
A cet égard, Said Khairallah, membre du secrétariat national de l’Union marocaine du travail (UMT), a relevé que les négociations sur ce projet de loi organique se trouvent à un stade avancé, faisant part de la volonté de l’UMT d’adhérer, aux côtés des autres partenaires, à une méthodologie de négociation garantissant l’exercice du droit de grève afin de parvenir un “consensus historique”.
M. Khairallah a souligné la disposition de l’UMT à interagir avec les propositions en lien avec ce projet, le but étant de parvenir à une loi à même de renforcer le champ des droits de l’Homme au Maroc, conformément aux conventions internationales ratifiées par le Royaume, faisant état, toutefois, de divergences sur certains points qui sont en cours d’étude.
Se félicitant de la méthode suivie par le gouvernement dans le traitement du dossier du dialogue social, le responsable syndical s’est réjoui de l’existence d’une volonté commune pour aboutir à une loi consensuelle, soulignant que l’UMT rejette tout projet de loi restrictif du droit de grève, garanti par la Constitution marocaine.
Younes Ferachin, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), a, de son côté, souligné que ce projet de loi organique doit faire l’objet d’un débat sociétal et d’un consensus entre toutes les parties concernées.
Il a réitéré la position de la CDT pour qui le droit de grève demeure indissociable du droit syndical et, par conséquent, les libertés syndicales doivent être respectées dont le droit de grève, en conformité avec les dispositions de la Constitution et les conventions internationales.
Pour sa part, Youssef Allakouch, membre du bureau exécutif de l’Union générale des travailleurs du Maroc, a affirmé que l’UGTM est attachée au dialogue social en tant que cadre approprié et naturel pour débattre de la législation relative au travail, y compris le projet de loi organique sur l’exercice du droit de grève.
Il a indiqué que nombre de propositions présentées par l’UGTM ont été approuvées aujourd’hui, estimant que la loi doit garantir le droit à la grève et un équilibre entre les droits et les obligations tout en tenant compte de l’intérêt général de la classe ouvrière, sans pour autant prévoir de peines privatives de liberté.
Le syndicaliste s’est dit optimiste quant à l’aboutissement à un accord qui sert à la fois les intérêts économiques du Royaume et ceux de la classe ouvrière.
Le président de la Commission sociale de la CGEM, Hicham Zouanate, a relevé, à son tour, que ce projet de loi organique est “sur la bonne voie”, d’autant plus que ce texte a été négocié avec tous les partenaires sociaux, qualifiant de “très positif” le bilan des consultations en cours et qu’un cap important a été franchi dans ce sens.
Il a en outre salué l’avis rendu par le Conseil économique, social et environnemental sur ce projet de loi organique qu’il a qualifié d’”équilibré”.
Ces réunions consultatives visent à débattre des principaux thèmes liés au référentiel constitutionnel du projet de loi organique fixant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève, à l’approche des droits de l’Homme et au respect des droits des grévistes.