Les violations caractérisées des droits de l’homme dans les camps de Tindouf dans le Sud-Ouest de l’Algérie ont été vivement dénoncées à l’occasion de la session ordinaire du Comité des 24 de l’ONU (C24) qui se tient du 11 au 21 juin à New York.
“Les camps de Tindouf sont devenus un symbole brutal de la souffrance humaine, où les abus, la répression, l’extrême pauvreté et la malnutrition sont la norme plutôt que l’exception”, s’est insurgée l’acteur associatif et native de la ville de Laâyoune, Khadija Ezaoui.
Elle a relevé que l’aide humanitaire destinée à la population séquestrée dans ces camps est détournée pour être vendue sur les marchés de pays voisins plutôt que d’être acheminée vers ceux qui en ont le plus besoin, notant que les responsables du mouvement séparatiste armé “polisario” s’adonnent au détournement systématique de cette aide avec la complicité active de l’Algérie.
Preuves à l’appui, l’intervenante a cité les dernières révélations du Programme alimentaire mondial (PAM) dans son rapport de janvier 2023 intitulé “Rapport succinct de l’évaluation du plan stratégique provisoire pour l’Algérie (2019-2022)” et le rapport de l’Office européen de lutte antifraude de 2015.
“Les preuves apportées par le PAM ne laissent aucun doute, établissant clairement le détournement de denrées alimentaires de première nécessité, notamment des biscuits destinés aux enfants dans le cadre de l’aide humanitaire”, a-t-elle dénoncé, ajoutant que ces denrées sont vendues sur les marchés locaux à Tindouf, en dehors des camps et dans les pays voisins.
Mme Ezaoui a fait remarquer que le PAM a mis en lumière l’obstruction de l’accès des agences spécialisées de l’ONU aux camps de Tindouf et le biais inhérent à la distribution de l’aide humanitaire orchestrée par le groupe armé “polisario”.
“Cette situation choquante est due au fait que l’Algérie n’a pas permis au HCR d’enregistrer la population retenue en otage dans les camps de Tindouf, conformément à son mandat et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU”, a-t-elle fait savoir, notant que la population séquestrée de ces camps continue de vivre dans une “zone d’anarchie totale”, marquée par de multiples violations des droits de l’homme, au moment où l’Algérie a délégué son autorité au “polisario” sur les camps.
Sur ce point, l’intervenante a signalé que le Comité des droits de l’homme de l’ONU a exprimé à plusieurs reprises ses graves préoccupations face à cette délégation illégale de pouvoirs, ajoutant que ces mêmes préoccupations ont été reprises par le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport au Conseil de sécurité.
Khadija Ezaoui a en outre dénoncé les abus et les exactions qu’endure la population séquestrée dans les camps de Tindouf lorsqu’elle revendique ses droits légitimes, ajoutant que des cas d’esclavage ont été dénoncés par plusieurs ONGs et supports médiatiques.
“Lorsque la population séquestrée ose élever la voix contre les exactions perpétrées par l’Algérie et le +polisario+, ses revendications légitimes se heurtent à la brutalité et à la répression”, s’est-elle indignée, citant le cas récents de trois individus victimes de détention arbitraire et de torture aux mains du “polisario”.
Elle a en outre indiqué que ce même sort s’applique aux femmes qui sont assujetties à différentes formes de violence par l’Algérie et son pantin “polisario”, soulignant que cette situation appelle une réponse internationale immédiate.
L’intervenante a appelé la communauté internationale “à agir rapidement et de manière décisive pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire et à demander des comptes à l’Algérie pour son refus de répondre aux appels urgents et forts des résolutions du Conseil de sécurité à enregistrer la population retenue en otage dans les camps de Tindouf”.
Pour Mme Ezaoui, la seule solution à cette situation désastreuse est le retour sûr et en toute dignité de la population séquestrée dans les camps de Tindouf à travers la mise en œuvre du plan marocain d’autonomie.
Source:MAP