Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a souligné, mardi à Tanger, que le gouvernement se penche sur la mise en œuvre de projets structurants pour répondre aux besoins en eau, actuels et futurs, au niveau du Bassin du Loukkos.
S’exprimant lors de la réunion du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos (ABHL), qui s’est déroulée en présence du wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le ministre a mis l’accent sur le lancement du projet du transfert de l’eau du barrage Oued Al Makhazine vers le barrage Dar Khrofa pour la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable du Grand Tanger, ainsi que le lancement de l’étude de réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de 70 millions de m3 pour renforcer l’approvisionnement en eau potable de la ville de Tanger.
A cela s’ajoutent l’installation de barges flottantes au niveau des barrages Dar Khrofa, Kharroub, Mohammed ben AbdelKrim Al Khattabi et Rhiss, et l’accélération de la réalisation du barrage de Rhiss pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable du système Al Hoceima, a relevé M. Baraka, notant que le taux d’avancement des travaux de ce barrage a atteint 97% et il est prévu de commencer à le remplir prochainement.
Il s’agit également de la programmation de la réalisation du barrage Ayacha dans la province de Larache, avec une capacité de stockage de 118 millions de m3 et de 3 petits barrages dans la zone d’action de l’Agence, ainsi que la réalisation de forages de connaissance et d’exploitation en milieu rural, a-t-il enchainé.
Le ministre a, à cet égard, souligné que les efforts se poursuivent pour l’élaboration de contrats de nappes pour les gestion participative et durable des ressources en eaux souterraines pour chacune des nappes de Charaf El Akab, la nappe côtière méditerranéenne et Rhiss -Nekkor, ainsi que pour la réalisation des projets de réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts et les terrains de golf, afin de réduire la pression sur les ressources en eau, en plus du lancement d’un programme de sensibilisation à l’économie d’eau et à la rationalisation de son utilisation.
Il a fait savoir que cette réunion intervient dans un contexte marqué par une situation climatique exceptionnelle, qui s’est aggravée ces dernières années, notamment avec l’accentuation du manque des précipitations pluviométriques et ses retombées négatives sur l’approvisionnement en eau potable, ainsi que sur les activités agricoles et industrielles dans toutes les régions du Royaume.
M. Baraka a affirmé que la zone d’action de l’ABHL a connu, courant l’année hydrologique 2022-2023, un déficit global d’environ 35% en comparaison avec la moyenne annuelle normale, ce qui a affecté négativement les apports d’eau au niveau des retenues des barrages de la région.
“Jusqu’au 1er mars 2024, l’année hydrologique en cours, a connu un déficit de 35% au niveau des précipitations, en comparaison avec la moyenne de la même période”, a-t-il précisé, relevant que cette situation a affecté négativement le remplissage des barrages de ce bassin enregistrant au 1er mars un taux de 42,7%, contre 59,4% à la même date de l’année dernière.
Parallèlement à cette situation, M. Baraka a affirmé que plusieurs dispositions ont été prises, notamment celles concernant la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable et industrielle des villes et localités rurales, dans des conditions normales, en plus de la mise en oeuvre des circulaires et arrêtés du ministère de l’Intérieur au niveau local, ainsi que les circulaires des Walis et Gouverneurs pour le suivi de l’état des ressources en eau dans le bassin et inciter à l’économie de l’eau.
Dans cette optique, des camions citernes ont été utilisés pour soutenir l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales déficitaires, a relevé le ministre, soulignant que l’approvisionnement en eau potable de la ville d’Oued Laou a également été renforcé, à partir de la nappe souterraine de l’Oued Laou, et la dotation en eau du périmètre d’irrigation de Dar khrofa a été réduite de 60 à 22 millions de mètres cubes au titre de l’année agricole 2023-2024, en fonction de la réserve d’eau.
Le ministre a également fait savoir que la ville d’Imzouren a été reliée à deux forages d’exploitation avec un débit de 80 l/s en 2024, afin de réduire le déficit du système d’Al Hoceima à moins de 10% au cours du mois d’août, relevant que ces mesures portent également sur le renforcement du contrôle de la police de l’eau et la suspension de l’octroi des autorisations de forages et de points d’eau au niveau des nappes souterraines.
Face à cette situation, M. Baraka a affirmé que le gouvernement a adopté une politique anticipative pour faire face au stress hydrique et continuer à mobiliser cette denrée vitale de manière durable, sous le leadership clairvoyant de SM le Roi Mohammed VI, qui accorde une attention particulière à la problématique de l’eau, soulignant que le Souverain tient à assurer un suivi permanent de ce secteur vital, à travers la tenue de réunions de travail périodiques, en vue de trouver les solutions à même de surmonter la crise de la pénurie d’eau, en particulier dans le contexte actuel que traversent les différentes régions du Royaume.
Cette réunion, qui s’est déroulée en présence du président du Conseil régional, d’élus et de représentants des instances professionnelles et des services extérieurs, a été marquée par l’approbation du budget et du plan d’action de l’ABHL pour 2024, ainsi que les comptes de l’Agence au titre de l’année 2022, en plus de l’examen du bilan de son action, et l’état d’avancement de la réalisation de son programme de 2023.
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