En rejoignant officiellement “Agriculture Breakthrough : Priority International Actions for 2024”, le Maroc confirme sa détermination à jouer un rôle majeur pour contribuer à cette initiative mondiale en offrant son engagement, ses ressources et son expertise, a affirmé, samedi à Dubaï, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki
“Je me réjouis de travailler avec vous tous, de partager nos visions et nos solutions innovantes pour façonner un avenir où la sécurité alimentaire, la durabilité et la prospérité sont les piliers d’une planète meilleure”, a déclaré le ministre dans une allocution à l’ouverture d’un Side-event en soutien à l’initiative “Agriculture Breakthrough” (Percée pour le climat dans l’agriculture), organisé dans le cadre de la COP28.
Mettant en avant l’engagement du Maroc pour une agriculture durable et résiliente au changement climatique, M. Sadiki a passé en revue les mesures importantes prises par le Royaume dans ce sens, citant notamment la stratégie agricole ambitieuse pour la période 2020-2030 baptisée “Génération Verte”, engagée à promouvoir le développement durable, à assurer la sécurité alimentaire et à consolider la souveraineté alimentaire.
“En investissant massivement dans des pratiques agricoles innovantes, nous visons une agriculture adaptée et durable à travers la création de valeur ajoutée par l’innovation tant dans la diversification des systèmes de culture que dans les pratiques et technologies qui permettent de faire plus en termes de production avec moins de ressources (eau et sol)”, a-t-il souligné à ce propos.
M. Sadiki a par ailleurs relevé que pour faire face aux défis du changement climatique et à leur impact sur la sécurité alimentaire et l’agriculture, la collaboration internationale est vitale.
Il a, à cet égard, rappelé l’”Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique” (Initiative Triple A), lancée par le Royaume lors de la COP22 en 2016 à Marrakech, et qui vise à contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique.
Cette initiative, qui compte plusieurs partenaires internationaux, a permis à sept pays africains de mettre en place des plans d’investissement intelligents face au climat, a-t-il dit.
D’autre part, sur la base d’une collaboration stratégique, le Maroc et le CGIAR, par l’intermédiaire de l’ICARDA, entreprennent plusieurs initiatives visant à améliorer la souveraineté alimentaire, a ajouté M. Sadiki, notant qu’il s’agit ainsi de réduire l’écart de rendement grâce à l’agriculture de conservation, à des systèmes d’irrigation efficaces et à des plates-formes de démonstration.
Il est aussi question, selon le ministre, d’augmenter le gain génétique par la sélection végétale en développant de nouvelles variétés de céréales et de légumineuses tolérantes aux stress biotiques et abiotiques.
Le Maroc est membre de l’Initiative internationale de blé (Wheat initiative) qui se concentre sur la génétique, la génomique, la physiologie, la sélection et l’agronomie, a-t-il dit, soulignant qu’en matière de conservation des sols, le Royaume a lancé en 2021 un programme de 1 million d’ha de système sans labour, une pratique qui permettra une meilleure productivité par rapport à l’ensemencement conventionnel, notamment dans les années de sécheresse, tout en améliorant la séquestration du carbone dans le sol et en réduisant l’érosion des sols.
En outre, “nos progrès dans le domaine de l’agroforesterie sont significatifs”, a-t-il souligné, faisant état de la plantation de 100.000 ha de caroubiers et de 130.000 ha de cactus.
M. Sadiki a également évoqué l’orientation vers l’agriculture numérique, en tirant parti des technologies de pointe pour optimiser los pratiques agricoles, surveiller de près les cultures, ajuster les pratiques agronomiques en temps réel et optimiser l’utilisation des ressources telles que l’eau et les engrais.
Ces efforts convergents dans le cadre de collaborations nationales et internationales en matière d’amélioration génétique, d’agriculture de conservation, d’agroforesterie et d’agriculture numérique sont les piliers d’une agriculture résiliente face aux défis climatiques et à la volatilité des marchés, a-t-il conclu.
Organisé par CGIAR, le Royaume-Uni et la Banque Mondiale, cet Side-event avait pour thème “Comment les initiatives et les outils existants peuvent-ils contribuer à faire avancer l’agenda de la COP en matière de transformation des systèmes alimentaires ?”.
La rencontre capitalise sur les résultats obtenus lors des la COP26 et de la COP27, du sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires et du sommet mondial sur la sécurité alimentaire pour présenter certaines des approches clés permettant de mettre en place une action collaborative internationale en vue de créer un système agroalimentaire plus durable et plus résistant.
Les débats ont porté sur la manière dont ces outils apportent des changements, sur ce qu’il reste à faire et la manière dont la COP28 peut accélérer les progrès.
A rappeler que l’initiative “Breakthrough Agenda”, qui a été lancée par le Royaume-Uni lors de la COP26 à Glasgow, vise à décarboner les principaux secteurs émetteurs (acier, électricité, hydrogène, transport routier et agriculture).
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