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Mise en avant à Rabat du rôle croissant du savoir scientifique dans la compréhension et la lutte contre le phénomène du terrorisme

Les participants à la séance d’ouverture de la troisième édition de la Conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent, tenue mardi à Rabat, ont mis l’accent sur le rôle croissant du savoir scientifique dans la compréhension et la lutte efficace contre le phénomène du terrorisme, notamment à travers la complémentarité sur le terrain des rôles des experts, académiciens et pratiquants.
Le savoir scientifique constitue un pilier essentiel dans la lutte décisive contre l’extrémisme violent, ont souligné ces panélistes lors de la séance d’ouverture de cette conférence initiée sous le thème “les connaissances scientifiques pour faire face à l’extrémisme violent”, précisant que la compréhension approfondie des complexités et mécanismes liés à l’extrémisme et au recrutement dans les groupes terroristes contribue à l’élaboration d’une réponse globale et préventive à cette menace mondiale.
À cet égard, le ministre de la justice, Abdelatif Ouahbi, a indiqué que la voie du savoir scientifique s’inscrit dans le cadre des mesures prises aux niveaux national et international dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme, soutenant que le renforcement du dialogue entre les civilisations, cultures et peuples dépend de l’adoption de plans et de programmes d’instruction et de sensibilisation.
“Le Royaume a entrepris une politique pénale nationale de lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme, se traduisant par plusieurs mesures, notamment la consolidation de son système législatif par des dispositions préventives assurant son immunisation contre les tendances à l’extrémisme et à la violence”, a fait savoir M. Ouahbi, évoquant également la mise en place d’organes administratifs, judiciaires, sécuritaires et financiers garantissant l’efficacité et l’efficience requises pour faire face au terrorisme et à l’extrémisme.
M. Ouahbi a fait état aussi de la mise en place au Maroc de programmes de réhabilitation des détenus issus de cette catégorie, le plus important étant “Moussalaha”, qui a permis à ses bénéficiaires de bien comprendre le texte religieux et les valeurs authentiques de la société.
Il a également évoqué l’Observatoire national de la criminalité, mis en place au niveau du ministère de la Justice dans le but d’avoir une approche sur l’ensemble des facteurs influençant le comportement criminel, notant que la connaissance scientifique devrait être à la base de toute solution de réintégration des détenus.
De son côté, la présidente du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a relevé que l’universalité des droits de l’Homme tient compte des dénominateurs communs entre tous les humains, en dépit des différences culturelles, comportementales, religieuses et politiques.
Elle a déploré la flambée de l’intolérance transfrontalière, due aux mutations majeures du monde d’aujourd’hui résultant des guerres et des conflits et du rôle des médias sociaux dans la diffusion des valeurs hostiles aux droits de l’Homme.
Mme Bouayach a averti que le cyberespace et l’intelligence artificielle aggravent le danger de la propagation de la haine, de l’endoctrinement et l’extrémisme, ainsi que l’impunité, précisant que autant les systèmes et la technologie contribuent à la circulation de l’information, autant ils favorisent la propagation de l’extrémisme violent, souvent alimenté par les rumeurs, les fake news, les allégations, le discours de la haine et les théories du complot.
Elle a, à cet égard, insisté sur le rôle de la connaissance scientifique de domaine, laquelle constitue pour l’acteur des droits de l’Homme l’une des principales sources d’information pour comprendre les interactions entre les dimensions sociétale, de développement et des droits de l’Homme en lien avec le phénomène de l’extrémisme violent. Une telle connaissance favorise aussi la création des conditions objectives et subjective pour une réconciliation des extrémistes, d’abord avec eux-mêmes, et ensuite avec la société, a-t-elle indiqué.
Pour sa part, le chef du bureau de lutte contre le terrorisme et le crime organisé à la brigade nationale de la police judiciaire Lahkim Bendaoud a indiqué que l’adhésion inconditionnelle du Maroc aux efforts de lutte contre le terrorisme ont fait du Royaume un acteur principal dans cette équation et un partenaire fiable qui dispose d’une expérience de ce domaine.
La politique du Maroc en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme est émane d’une stratégie nationale globale et intégrée prenant en considération les facteurs menant à l’extrémisme et au actes de violence et se base sur une dimension préventive qui constitue l’axe principal de cette stratégie ce qui a permis aux appareils sécuritaires marocains de mettre en échec les plans terroristes.
Cette stratégie nationale porte sur plusieurs aspects et niveaux dont ceux législatif, juridique et religieux, outre ceux en relation avec les droits de l’Homme et le développement humain, a-t-il dit, faisant observer que la coopération internationale demeure l’un des principaux piliers de la stratégie adoptée par le Royaume.
Après avoir passé en revue les différents grands chantiers structurants du Maroc dans le domaine en partenariat avec plusieurs établissements, Il a réaffirmé la conviction du Royaume que l’approche sécuritaire ne peut suffire à elle seule, d’où la nécessité d’adopter une approche globale, intégrée et multidimensionnelle, eu égard à la complexité de ce phénomène qui ne cesse de se développer.
M. Bendaoud s’est en outre félicité du choix du thème de cette rencontre qui souligne que la lutte contre le terrorisme nécessite la solidarité entre la théorie et la pratique pour trouver les mesures à même de lutter contre ce fléau.
De son côté, Weixiong Chen, Directeur exécutif adjoint- Direction exécutive du Comité contre le terrorisme des Nations Unies a souligné que le Maroc est un partenaire fort de la direction exécutive en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, mettant en avant le progrès notable réalisé par le Royaume dans ce domaine.
Il a évoqué certaines bonnes pratiques du Maroc dans le domaine, soulignant le ferme engagement du Royaume à lutter contre l’extrémisme.
La conférence, qui s’étale sur deux jours, vise à étudier les nouveaux phénomènes de l’extrémisme, à réévaluer les différentes formes de menaces terroristes émergentes, ainsi que le fléau de l’extrémisme qui conduit à la violence.
Cette rencontre sera l’occasion pour aborder 5 problématiques majeures de l’extrémisme, à savoir “le Rôle de la connaissance dans la lutte contre l’extrémisme”, “Vision globales des tendances mondiales actuelles”, “L’utilisation de la technologie et l’IA par les extrémistes, les contre-mesures utilisées”, “L’échange fructueux des pratiques en matière de déradicalisation, de désengagement et de programmes de réhabilitation”, “Débattre les aspects comportementaux et psychologiques liés au recrutement et à la déradicalisation” et “Gérer le retour et le rapatriement des combattants terroristes étrangers et de leurs familles”.

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