Des acteurs du monde de la politique, des droits de l’homme et de la société civile ont souligné, jeudi soir à Rabat, que le délégué interministériel aux droits de l’Homme, feu Ahmed Chaouki Benayoub, était un homme d’État compétent qui a consacré sa vie au service des droits humains au Maroc.
Ainsi, lors d’une cérémonie organisée par la famille de feu Benayoub et la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, à l’occasion du quarantième jour de son décès, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné que le défunt était l’un des principaux militants ayant marqué de leur empreinte le domaine des droits de l’Homme dans le Royaume.
Il fut un responsable aux compétences avérées, a relevé le ministre, dans une intervention au nom de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme, notant que le défunt était un “homme d’Etat chevronné” qui a défendu l’image du Royaume au sein des fora internationaux, en battant en brèche les calomnies et les allégations fallacieuses véhiculées au sujet du Maroc en matière des droits de l’Homme.
De son côté, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a affirmé que le Royaume a perdu l’un des principaux acteurs de son système national des droits de l’Homme, soulignant que le défunt s’est distingué par son expertise et ses compétences professionnelles et juridiques, et a contribué de manière efficace en faveur de la justice transitionnelle au Maroc.
Feu Benayoub était une “icône des droits de l’homme” qui a consacré sa vie à défendre les droits humains au Maroc, a affirmé, pour sa part, le président délégué du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire, Mohamed Abdennabaoui, dans une allocution lue en son nom, relevant que le défunt “restera présent parmi nous à travers son riche héritage académique et ses initiatives fondatrices en matière de formation, d’encadrement et de théorisation dans le domaine de la défense des droits de l’Homme”.
Abondant dans le même sens, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, El Hassan Daki, a indiqué, dans une intervention lue en son nom, que le défunt a laissé un “bilan prolifique” en matière de défense des droits de l’Homme, un héritage académique important, outre un parcours professionnel distingué.
Prenant la parole lors de cette cérémonie marquée par la présence de personnalités politiques, juridiques et médiatiques, ainsi que par des membres de la famille du défunt et de ses amis, M. Ahmed Bandahman de la Direction générale de la sûreté nationale, a indiqué que feu Benayoub était l’une des personnalités ayant marqué le champ des droits de l’Homme et de la justice au Maroc en termes d’encadrement, de recherche et de pratique, rappelant la contribution du défunt à la mise en place du programme de sécurité et des droits de l’Homme au niveau des provinces du Sud du Royaume.
D’autres intervenants ont passé en revue les hautes qualités humaines et professionnelles du défunt, ainsi que ses précieuses contributions dans le domaine des droits de l’Homme, relevant que feu Benayoub a eu l’honneur de rédiger la première mouture de la recommandation relative à la création de l’Instance Équité et Réconciliation (IER).
Ils ont, par la même occasion, souligné la nécessité d’immortaliser l’œuvre du défunt, qui fut l’un des fondateurs de la justice transitionnelle au Royaume, notamment à travers l’institutionnalisation de son “héritage” en matière des droits de l’Homme.
Né en 1957 à Marrakech, Ahmed Chaouki Benayoub a été nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI Délégué interministériel aux droits de l’Homme en décembre 2018.
Il a été membre de l’IER et du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), où il avait présidé le groupe de travail chargé de la protection des droits de l’Homme, puis de celui en charge des études de législation et des politiques publiques.
Feu Benayoub a été aussi vice-président de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) et conseiller auprès de l’Observatoire national des droits de l’enfant, où il a été notamment chargé de l’encadrement des sessions du Parlement de l’enfant.
Expert et formateur en matière de mécanismes de protection et de promotion des droits de l’Homme, feu Benayoub était conseiller auprès d’organismes régionaux et internationaux dans ce domaine.
Il est auteur de nombre d’études sur les questions juridiques humanitaires, dont un guide sur “La justice des mineurs”, “Les garanties juridiques d’un procès équitable” et “La Commission d’arbitrage indépendante”.
Il a également contribué à des ouvrages collectifs tels que “Les droits de l’Homme et la transition démocratique au Maroc” (collectif, en langue arabe), “Le Maroc et les disparitions forcées” et “Le parlement de l’enfant”.
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