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Outsourcing : trois questions à la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour

 La ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a accordé une interview à la MAP, pour mettre la lumière sur l’outsourcing qui a su s’imposer en tant que secteur florissant et compétitif à l’échelle mondiale.

Revenant sur le classement du Maroc dans l’Indice mondial des lieux de services (GSLI), Mme Mezzour a mis en avant à cette occasion les atouts et potentialités du secteur, les facilités offertes par le Maroc aux investisseurs et les mesures prises pour accompagner l’évolution technologique perpétuelle.
1. Le Maroc a réalisé un saut qualitatif en passant de la 40ème à la 28ème place dans l’indice des meilleures destinations de outsourcing, selon le rapport de l’indice Kearney Global Services Location. Quelle est votre lecture ?

L’outsourcing est l’un des secteurs à plus forte croissance au Maroc. C’est un secteur en plein essor grâce à son vivier de ressources humaines qualifiées, des infrastructures de qualité, des parcs nearshore bien équipés ainsi qu’un soutien gouvernemental incitatif.

Il parvient ainsi à attirer de grands investisseurs de différents continents pour ses services hautement qualifiés et reconnus mondialement. Pas moins de cinq écosystèmes d’expertise ont été développés localement. Des champions nationaux ont vu le jour. Et c’est un pourvoyeur d’emplois important.

Cette amélioration du classement est donc due essentiellement à la compétitivité du Maroc, à la qualification des compétences et leur multilinguisme, ainsi qu’à la vision du pays pour le développement du secteur de l’outsourcing.

Le Royaume compte ainsi parmi les 7 pays du monde qui ont connu la meilleure croissance dans l’attractivité de sites offshore. Et aujourd’hui, le Maroc est la 2ème destination outsourcing en Afrique.

Nous comptons maintenir ce cap, œuvrer pour que le Maroc reste une destination compétitive et que le secteur génère un chiffre d’affaires à l’export encore plus important. C’est un des piliers de la stratégie nationale que nous sommes en cours de finalisation.

Pour rappel, en 2022, l’outsourcing a généré 15,7 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires à l’export de services contre 13,5 MMDH en 2020.

En parallèle, nous poursuivrons nos efforts de diversification des marchés et de promotion de la destination Maroc pour des services de qualité et à haute valeur ajoutée.
2. La digitalisation des process, la robotique, l’intelligence artificielle… sont des éléments qui ont transformé l’outsourcing. Comment le Maroc fait face à ces changements dans un monde concurrentiel ?

Nous œuvrons pour prendre en compte l’évolution technologique perpétuelle. A cet égard, la clé de notre compétitivité est la formation. Il est important que le Maroc soit à la pointe de la production technologique.

C’est pourquoi notre pays s’oriente vers des segments à plus forte valeur ajoutée et s’aligne sur les tendances du marché mondial. Aujourd’hui, sur l’outsourcing, la montée en gamme dans les métiers du secteur impose un renforcement du nombre et de la qualité des talents IT pour permettre à l’écosystème actuel de croître et d’attirer de nouveaux acteurs de la tech.

Pour renforcer notre positionnement, nous avons travaillé pour augmenter le nombre de personnes formées dans le digital. En partenariat avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’innovation, nous avons développé un certain nombre de formations initiales, axées sur la production de profils en grand nombre et hautement qualifiés qui peuvent répondre au marché de l’emploi et offrir des perspectives à notre jeunesse. Un nombre de formations sont opérationnelles dès cette rentrée universitaire.

Parallèlement, nous œuvrons pour accélérer la reconversion vers les métiers ICT à travers les mécanismes de reskilling.

A titre d’exemple, le programme Jobintech permettra de former annuellement 15.000 talents à horizon 2026. Nous avons aussi ouvert la possibilité de reconversion de nos jeunes talents à travers des écoles de coding qui verront le jour dans différentes régions à l’horizon 2026.
3. Le Maroc est compétitif sur le marché francophone de l’outsourcing, qu’en est -t-il des autres marchés, notamment celui anglophone ?

Aujourd’hui, si le Maroc est compétitif dans le domaine de l’outsourcing, c’est grâce à sa jeunesse qui est très active dans le digital, et qui a une aisance avec les sciences mais également avec les langues.

Nous constatons que notre jeunesse est de plus en plus anglophone, ce qui la rend extrêmement compétitive pour s’ouvrir sur de nouveaux marchés à l’international.

Ainsi, aux côtés des marchés classiques, nous nous réjouissons que de grands acteurs des Etats-Unis, d’Inde, du Canada, s’installent au Maroc.

Nous sommes décidés à mieux faire connaitre notre grand potentiel auprès de nos cibles internationales notamment en abritant de grandes manifestations à l’image du salon Gitex. La première édition organisée à Marrakech en mai dernier a attiré 32.000 visiteurs et des participants de 120 pays.

La deuxième édition se tiendra en mai prochain et contribuera sans nul doute à renforcer le rayonnement du Maroc à l’international en braquant les projecteurs sur ses potentialités dans le secteur de la tech.

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