« La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon », a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, devant la presse en indiquant que Paris « surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation ».
« Nous rappelons notre attachement à des processus électoraux libres et transparents », a ensuite déclaré M. Véran à l’AFP, précisant de précédents propos sur les élections gabonaises tenus lors de son compte-rendu du Conseil des ministres.
Mercredi, les autorités gabonaises venaient d’annoncer la réélection d’Ali Bongo avec 64,27% des voix quand un groupe d’une douzaine de militaires est apparu sur les écrans de la chaîne de télévision Gabon 24 pour annoncer mettre « fin au régime en place ».
La Première ministre, Elisabeth Borne, avait dit dans la foulée que la France suivait « avec la plus grande attention » la situation, lors d’une réunion devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris.
Ali Bongo avait été élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant plus de 41 ans.
Omar Bongo était l’un des plus proches alliés de la France dans l’ère post-coloniale et Ali est un habitué à Paris, où sa famille possède un vaste portefeuille immobilier qui fait l’objet d’une enquête de la part des magistrats anti-corruption.
Emmanuel Macron s’était, lui, rendu au Gabon en mars dernier à l’occasion du Sommet sur les forêts, une visite perçue par certaines personnalités de l’opposition comme un soutien à Bongo avant la présidentielle.
Lors d’un discours à Libreville, le président français avait toutefois nié toute ambition d’intervention en Afrique, affirmant que l’ère de l’ingérence était « révolue ».
A la suite du coup d’État au Niger le 26 juillet dernier, la France a refusé de reconnaître le régime militaire et promis de soutenir les pays de la Communauté économique d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont certains membres soutiennent une action militaire contre les putschistes.
Lundi, Emmanuel Macron a évoqué l' »épidémie » de coups d’État dans la région francophone d’Afrique, défendant sa politique de fermeté à l’égard des militaires au Niger. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, avait, elle, estimé début août qu’il s’agissait du « coup d’Etat de trop ».
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