Le message, adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants à la Conférence parlementaire sur le dialogue interconfessionnel, est un véritable plaidoyer pour promouvoir les valeurs de coexistence et de tolérance entre les différentes religions, en vue de faire bloc à toute velléité d’extrémisme, d’obscurantisme et de stigmatisation, a souligné le politologue tunisien, Mohamed Nejib Ouerghi.
Le message royal est porteur d’un plaidoyer qui « rompt avec le discours de la haine, de l’obscurantisme et l’extrémisme qui a tendance à dominer le débat public et dont les tenants promettent, à tort, un inévitable choc entre les religions et les civilisations », a déclaré à la MAP M. Ouerghi.
Selon cet ancien PDG de l’agence de presse tunisienne « TAP », le message royal construit, en même temps, une vision et une démarche que les forces vives de différentes confessions mues par les valeurs de l’entente, la tolérance et la coexistence sont appelés à façonner pour lutter contre l’idéologie extrémiste.
Manifestement, poursuit-il, cette vision trouve sa justification la plus probante, comme l’a affirmé SM le Roi, dans le fait qu’ »il n’y a de place au fanatisme ni dans les religions ni dans les livres sacrés ».
Elle trouve également sa justification dans le modèle de société choisi par le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi, qui témoigne d’un attachement indéfectible à la promotion de la paix et d’un Islam de juste milieu, a fait observer M. Ouerghi.
Le Maroc s’est érigé, ainsi, en un archétype dans la région et dans le monde arabe d’une diversité et d’un pluralisme religieux et culturel et de parfaite cohésion et symbiose entre des personnes de confessions, de cultures et de croyances différentes, a mis en relief le politologue tunisien.
Et d’ajouter que dans le Royaume, terre de brassage et de coexistence entre musulmans, juifs et chrétiens, « tolérance, entente et vivre-ensemble, sont la caractéristique dominante du modèle sociétal, les ingrédients de la réussite de ce pays et le ciment qui unit les Marocains dans leur diversité ».
Tout en réaffirmant que la religion est un rempart contre l’extrémisme et non un casus-belli, le Souverain a lancé un appel aux parlementaires, aux élites, aux institutions religieuses, gouvernements, société civile et médias, pour établir un dialogue productif entre les religions et les civilisations et répondre aux défis qui menacent l’avenir de la planète, a rappelé M. Ouerghi.
Il s’agit d’un appel pour joindre l’acte à la parole afin que cette Conférence apporte une réponse rationnelle aux courants qui cultivent le fanatisme, la haine et le dénigrement des religions.
D’après M. Ouerghi, la Conférence parlementaire a fourni une occasion renouvelée pour réaffirmer les constantes et les choix adoptés par le Royaume en matière de dialogue entre les religions, de tolérance et de diversité, profondément ancrés dans l’histoire du pays.
« Le Maroc nous a habitués à sortir des sentiers battus et à présenter des alternatives et des pistes de réflexion sur des thématiques et sujets d’actualité de grand intérêt », a-t-il affirmé.
Dans le contexte actuel que traverse le monde, avec la montée de l’intolérance, de l’exacerbation de la haine, du fanatisme, de l’obscurantisme et de la stigmatisation, la Conférence de Marrakech est venue à point nommé, a-t-il fait valoir.
Ses organisateurs ont visé juste et ont fourni l’occasion pour présenter un discours alternatif et une voie possible celle pouvant concourir à un meilleur vivre ensemble dans un monde où prévalent les valeurs de tolérance, de paix et du dialogue entre les religions, a relevé le politologue.
L’ensemble de ces éléments, ajoute-t-il, a conféré à cette conférence une dimension particulière, tant par la nature de la thématique choisie que par la qualité des participants.
Organisé du 13 au 15 juin par l’UIP avec le Parlement du Maroc, en partenariat avec « Religions for Peace » et avec le soutien de l’Alliance des civilisations de l’ONU et de la Rabita Mohammadia des Ouléma, ce conclave connaît la participation de parlementaires, de chefs religieux, de représentants de la société civile qui vont engager un dialogue constructif et échanger sur les meilleures pratiques pour résoudre les principaux problèmes entravant la coexistence durable.
Cette conférence internationale, initiée sous le thème « dialogue interconfessionnel : collaborer pour notre avenir commun », reflète les rôles importants et multiples joués par l’institution législative nationale, qui s’inspire de l’histoire millénaire du Royaume, riche en épisodes phares et exemples forts de tolérance religieuse et de coexistence.
ALdar : LA MAP