A LA UNEALDAR TVECONOMIE

Centre de réflexion : L’Algérie fortement dépendante aux hydrocarbures exposée à « de graves difficultés » économiques à l’horizon 2029

L’Algérie risque l’effondrement de ses réserves de change eu égard à sa forte dépendance aux hydrocarbures aux prix volatiles, laissant planer « un risque réel de faillite » d’ici 2029, selon le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF).

« La forte dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures a entraîné un effondrement des réserves de change du pays, qui sont passées de 193 milliards de dollars début 2014 à 45,3 milliards fin 2021, soit une baisse annuelle de 18,5 milliards de dollars en moyenne sur cette période de huit années », explique le président du Centre, Ilyes Zouari, dans une analyse intitulée « L’Algérie devient le pays le moins riche du Maghreb ».

Malgré les importantes restrictions imposées sur les importations dans le pays, les réserves de change ont tout de même continué à baisser de 13,2 milliards de dollars par an, en moyenne, sur la deuxième moitié de la période, entre début 2018 et fin 2021 (contre 23,7 milliards au cours de la première moitié), fait-il remarquer. La situation économique du pays va continuer à s’aggraver, poursuit-il, compte tenu du retour du prix des hydrocarbures au niveau qui était le leur avant la guerre en Ukraine et de la tendance durablement baissière de leur cours, du fait de la montée en puissance des énergies renouvelables.

« Les réserves de change de l’Algérie devraient donc repartir à la baisse à un rythme de plusieurs milliards de dollars par an », sous l’effet de la baisse future des revenus tirés des hydrocarbures, résultant à la fois de la chute durable de leur cours et de la baisse des exportations du pays en la matière, suite à la hausse de la consommation intérieure. « Avec des réserves de change atteignant 66,1 milliards de dollars fin mars 2023, et en supposant une baisse annuelle ramenée à seulement 10 milliards de dollars par année, contre 13,2 milliards sur la période 2018-2021, l’Algérie ne devrait alors plus pouvoir couvrir que quatre mois d’importations mi-2028, soit le niveau à partir duquel un pays est considéré comme étant proche de la faillite », analyse M. Zouari. Cette situation, qui paraît « difficilement évitable, compte tenu de la modeste politique de diversification actuellement menée », fait-il valoir, obligerait alors le pays à se tourner vers les institutions financières internationales et à mettre en œuvre de douloureuses réformes, afin d’ »éviter une faillite complète dès l’année suivante, et un scénario semblable à celui qu’avait connu le Venezuela, autre grand pays producteur d’hydrocarbures ». Les richesses naturelles de l’Algérie ne suffisent donc plus à masquer la réalité économique du pays, « très en retard » par rapport à ses voisins du Maghreb, conclut le Centre.

ALdar : LA MAP

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page