Deux millions de personnes ont définitivement quitté les plus grandes villes américaines de 2020 à 2022, rapporte le quotidien The Hill, évoquant une tendance inquiétante pour la démographie de ces conglomérations.
Citant une étude réalisée par l’Economic Innovation Group, une organisation bipartite de politique publique, la Gazette du Congrès relève qu’un recul des centres urbains vers les banlieues et les petites villes au cours des premiers mois de la pandémie de Covid-19 s’est transformé en une « tendance durable et potentiellement inquiétante ».
Plus de 1,2 million de personnes ont quitté les grands comtés urbains du pays entre juillet 2020 et juillet 2021, alors que 860.000 autres sont parties entre juillet 2021 et juillet 2022.
Seul un nouvel afflux d’immigrants a sauvé les grandes villes d’un déclin démographique dramatique, fait observer la publication, notant que même avec ces immigrants, 17 des 25 plus grands comtés du pays ont subi des pertes de population entre avril 2020 et juillet 2022, selon les données d’un recensement effectué par The Hill.
Le média estime que cet exode historique, combiné aux postes vacants chroniques et à la criminalité croissante, pose des défis énormes et potentiellement existentiels aux grandes villes américaines.
Pour les dirigeants des grandes villes, le scénario cauchemardesque serait un démantèlement progressif du tissu social qui a fait de ces villes des lieux de vie et de travail attrayants durant le nouveau millénaire, et un retour à la décomposition urbaine des décennies précédentes, où se prolifèrent criminalité et pauvreté.
Dans 10 des plus grandes villes américaines, la moitié de tous les bureaux sont vides, selon les données hebdomadaires de Kastle Systems, une entreprise qui gère la sécurité des accès aux bureaux.
Pour la Gazette du Congrès, le travail à distance imposé dans le sillage de la pandémie de Covid-19, a transformé les centres-villes du pays, mais pas dans le bon sens.
Parmi les causes à l’origine de cet exode, la publication cite également la flambée des prix des loyers dans les grandes métropoles américaines, précisant que dans des villes comme New York, San Francisco ou Los Angeles, le loyer d’un appartement d’une seule chambre frôle les 3.500 dollars par mois.
ALdar : LA MAP