La multinationale informatique américaine Microsoft va investir 10 milliards de dollars sur plusieurs années dans OpenAI, le créateur de l’outil d’intelligence artificielle ChatGPT. Microsoft, qui a déjà investi 1 milliard de dollars dans OpenAI en 2019 et investi à nouveau en 2021, cherche à prendre un avantage sur certains des systèmes d’intelligence artificielle les plus populaires et les plus avancés dans le cadre de sa concurrence avec Alphabet, Amazon et Meta Platforms.
OpenAI a besoin de financement et de la puissance du cloud computing de Microsoft pour traiter d’énormes volumes de données et exécuter des modèles de plus en plus complexes qui permettent à des programmes comme DALL-E de générer des images réalistes basées sur quelques mots.
« Nous avons bâti notre partenariat avec OpenAI autour d’une ambition commune de faire progresser de manière responsable la recherche de pointe sur l’IA et de démocratiser l’IA en tant que nouvelle plate-forme technologique », a déclaré Satya Nadella, président-directeur général de Microsoft, dans un communiqué. Le robot conversationnel Chat GPT, un acronyme qui signifie « Generative Pre-Trained Transformer », a réussi à rassembler plus d’un million d’utilisateurs en quelques jours pour sa capacité à imiter la façon dont les personnes parlent et écrivent.
Ses capacités ont suscité des inquiétudes quant à son potentiel à supplanter les écrivains professionnels et à faire les devoirs des étudiants à leur place. OpenAI a indiqué lundi qu’il utilise le service cloud Azure de Microsoft pour former tous ses modèles et que l’investissement de Microsoft lui permettra d’accélérer ses recherches.
Le service Azure OpenAI permet aux utilisateurs cloud de Microsoft d’accéder à divers outils OpenAI comme le système de langage GPT-3.5 sur lequel ChatGPT est basé, ainsi que le modèle Dall-E pour générer des images à partir de textes.
L’annonce de l’investissement survient moins d’une semaine de la décision de Microsoft de licencier 10.000 employés dans un contexte de ralentissement de l’économie et de baisse de la demande de logiciels.
Joséphine Baker et les Années folles célébrées par Dior
Paris, 23 jan 2023 (AFP) – Des plumes du cabaret aux tailleurs épurés en passant par des peignoirs: Dior a célébré Joséphine Baker et la liberté des Années folles dans une collection présentée lundi à Paris, au premier jour de la semaine de la haute couture.
Chanteuse, danseuse, membre de la Résistance française et militante pour les droits humains, « Joséphine Baker est une grande artiste et l’unique femme de couleur à entrer au Panthéon qui, à travers ses vêtements, a déterminé sa position et elle-même », a déclaré à l’AFP la styliste des collections féminines de Dior, Maria Grazia Chiuri.
Cliente de la maison Dior, l’artiste afro-américaine, avec son corps musclé et ses cheveux courts, incarne une autre féminité que celle d’une femme « fleur » de l’iconique New look de Dior aux épaules douces et taille fine soulignées par la veste bar et la jupe-corolle.
En 1925, elle quitte les Etats-Unis pour Paris afin de se produire dans la Revue Nègre au théâtre des Champs-Elysées, où elle a réincarné des stéréotypes raciaux.
Mais quelques mois après le succès de son premier spectacle à forte imagerie coloniale, elle change de vestiaire et de représentation: d’abord en icône d’Art déco, puis en tailleurs ou « uniformes » de résistante.
Fascinée par le rôle du vêtement dans cette métamorphose, Maria Grazia Chiuri rend hommage à chacune de ces étapes dans la collection: le music-hall avec des matières métallisées, des franges, des plumes, des ensembles avec des mini-shorts ou un body, puis des robes longues et fluides des années 1920-30, ensuite des tailleurs droits.
Des manteaux en velours évoquent des pièces qu’une artiste enfile dans sa loge après le spectacle, ce moment entre la scène et la vraie vie, métaphore des identités qui se construisent en coulisses.
« Immédiatement après son succès, elle a fait des choix très précis de haute couture: tailleurs pour le jour, mais aussi des jupes à plis… Les images d’elle en uniforme sont extraordinaires. Elle avait une conscience incroyable de ce qu’elle pouvait faire avec sa notoriété, comment la mettre au profit des autres femmes », souligne Maria Grazia Chiuri.
Joséphine Baker ou Marlene Dietrich, amie de Christian Dior et autre muse de la maison et de cette collection, « représentent des jeunes femmes très en avance par rapport à leur époque. C’est une collection pour une femme qui veut choisir elle-même sa façon d’être », ajoute-t-elle.
La collection se réfère plus généralement aux Années folles, « un moment historique particulier, surtout à Paris où les femmes ont eu une très grande liberté. Les silhouettes se sont simplifiées, les corsets ont disparu. Leur façon de s’habiller était confortable tout en restant féminine et très glamour ».
ALdar : LA MAP