A LA UNEMONDE

Sortie de Sanae Takaichi sur Taiwan : mépris de textes ou provocation

(Note de l’éditeur : Cet article représente le point de vue de l’auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)

 

Les propos inappropriés de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, continuent de susciter des interrogations. Est-ce un simple mépris de textes en vigueur ou une provocation ? En considérant la Déclaration de Potsdam du 26 juillet 1945 qui a acté la défaite du Japon et ordonné la restitution de Taiwan à la Chine, la sortie de Mme Takaichi sont hors de propos.

 

En revisitant la Déclaration de Potsdam qui reprend les termes de la Déclaration du Caire en 1943, il est clairement mentionné que le Japon devait restituer tous les territoires occupés, y compris Taiwan. En acceptant les termes de la Déclaration de Potsdam, le Japon a reconnu la souveraineté de la Chine sur Taiwan. Ainsi la Chine a envoyé des troupes prendre le contrôle du détroit en octobre 1945. Ce transfert de souveraineté a mis fin à 50 ans de domination japonaise qui avait commencé en 1895, après la première guerre sino-japonaise.

 

La seule Déclaration de Potsdam est claire et lève toute équivoque sur Taiwan qui est un territoire chinois. De deux choses l’une. Soit Mme Takaichi cherche à faire abstraction des dispositions légales en vigueur concernant le statut de Taiwan, soit elle se complaît dans une provocation à l’encontre d’un voisin qui a toujours privilégié une cohabitation de bon voisinage au-delà du lourd passé que le Japon a du mal à accepter.

 

Faut-il le rappeler, les deux pays ont signé quatre documents politiques qui ont servi de pierres angulaires importantes pour consolider les fondements politiques de leurs relations bilatérales. Lors des pourparlers relatifs à la reprise des relations diplomatiques entre les deux nations, la Chine avait clairement énoncé trois principes à savoir que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant le peuple chinois ; la région de Taiwan est une partie inaliénable du territoire de la République populaire de Chine ; et le soi-disant traité Taiwan-Japon était illégal et invalide et devait être abrogé.

 

En plus, lorsqu’en 1972, la Chine et le Japon ont officiellement établi leurs relations diplomatique et signé la déclaration commune sino-japonaise, la question de Taiwan avait été tranchée sans l’ombre d’aucune ambiguïté. Trois articles de cette déclaration commune font référence à la souveraineté de la Chine sur Taiwan.

 

La Première ministre japonaise veut de manière improductive ramer à contre-courant de la marche de l’histoire. Aujourd’hui, les conséquences de sa sortie malencontreuse se font déjà ressentir dans le secteur du tourisme japonais, Beijing ayant conseillé à ses citoyens d’éviter de voyager ou d’étudier au Japon dans un avenir proche. Lundi, les actions liées au tourisme ont ouvert en baisse à la Bourse de Tokyo.

 

(Photo : VCG)

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