
Par Meryem Hafiani
Le nom de Nasser Bourita s’impose aujourd’hui comme l’un des visages diplomatiques les plus influents sur les scènes régionale et internationale.
Ministre discret, préférant l’efficacité à la mise en avant médiatique, il a, sous les hautes orientations du Roi Mohammed VI, réussi à repositionner le Maroc comme un acteur stratégique respecté et écouté, tant à l’Est qu’à l’Ouest.
Depuis sa nomination en 2017 à la tête du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Bourita a instauré une diplomatie pragmatique et mesurée, fondée sur la vision royale : défendre fermement la souveraineté nationale — au premier rang de laquelle figure la question du Sahara marocain — tout en s’ouvrant sur un monde multipolaire et des partenariats diversifiés.
Au fil des années, le chef de la diplomatie marocaine s’est imposé comme l’architecte d’une politique étrangère axée sur les résultats concrets.
En Afrique, il a su rebâtir un réseau solide d’alliances, préparant le retour triomphal du Maroc au sein de l’Union africaine et renforçant sa présence dans l’Ouest et le Sud du continent à travers des projets de développement tangibles.
Sur la scène arabe, son sens de l’équilibre a permis au Royaume de conserver son rôle de médiateur crédible, même dans les dossiers les plus sensibles, sans jamais s’écarter des constantes nationales.
À l’échelle internationale, Nasser Bourita a consolidé des relations équilibrées avec les grandes puissances — de Washington à Pékin, en passant par Bruxelles et Moscou.
Cet équilibre s’est manifesté de manière éloquente lors des récentes délibérations du Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain : la Russie et la Chine ont choisi de s’abstenir non pas par désaccord, mais par respect pour le Maroc, signe d’un poids diplomatique inédit du Royaume sur la scène mondiale.
Surnommé par certains observateurs le « ministre silencieux à l’efficacité redoutable », Bourita ne cède ni à la surenchère verbale ni aux effets d’annonce.
Son style repose sur la raison, la fermeté et la sérénité.
Un diplomate européen confiait à Jeune Afrique :
“Bourita ne parle pas beaucoup, mais lorsqu’il le fait, il crée le consensus. C’est là sa véritable force.”
Derrière ce visage calme se cache un homme qui maîtrise les arcanes de la diplomatie mondiale.
Avant d’accéder au poste de ministre, Bourita a occupé plusieurs fonctions stratégiques au sein du ministère, notamment directeur des affaires européennes, puis secrétaire général.
Une trajectoire qui lui a permis d’acquérir une expertise technique et une vision stratégique rares, faisant de lui l’un des principaux architectes de la diplomatie marocaine moderne.
Aujourd’hui, après une série de succès diplomatiques, dont le renouvellement par les Nations unies de la reconnaissance de la marocanité du Sahara, de nombreux analystes s’accordent à dire que Nasser Bourita figure parmi les meilleurs ministres des Affaires étrangères de l’histoire contemporaine du Maroc.
Son mérite ne réside pas seulement dans les résultats obtenus, mais aussi dans son style unique : une diplomatie fondée sur la confiance, la retenue et la rationalité.
Avec cette approche équilibrée, Nasser Bourita incarne désormais une école marocaine de la diplomatie à part entière — une école qui ne cherche pas les projecteurs, mais construit des équilibres durables, engrange des acquis concrets et élève la voix du Maroc dans toutes les enceintes internationales.




