
Par ALDAR / Iman Alaoui
Hier, vendredi, le régime algérien a réprimé les manifestations organisées par de jeunes militants d’un nouveau mouvement baptisé “Gen Z 213”. Plusieurs cas d’enlèvements ont également été signalés dans différentes villes du pays.
Le collectif appelle la jeunesse algérienne à descendre dans la rue pour faire face au régime du président Abdelmadjid Tebboune, dans un contexte social et économique critique marqué par la flambée du chômage et l’effondrement de la confiance envers les institutions de l’État.
Selon le journal français, la moitié de la population algérienne a moins de 30 ans, tandis que le taux de chômage des jeunes dépasse les 30 %. Une situation explosive qui alimente la colère sociale et pourrait être le ferment d’une nouvelle vague de contestation. Les slogans du mouvement mettent en avant la revendication de meilleurs services publics, la lutte contre la corruption et l’exigence de justice sociale — des revendications qui rappellent celles du Hirak, ce soulèvement populaire de 2019 qui avait contraint l’ex-président Abdelaziz Bouteflika à démissionner.
Le poids du contexte socio-économique reste déterminant. Le quotidien espagnol El Confidencial a récemment rapporté que sept adolescents algériens, âgés de 14 à 17 ans, avaient réussi à atteindre l’île d’Ibiza à bord d’une embarcation volée, après une traversée périlleuse. L’affaire, relayée massivement sur TikTok, a suscité un vif émoi dans tout le Maghreb. Le Journal du Dimanche souligne par ailleurs que les Algériens représentent aujourd’hui la plus forte proportion de migrants irréguliers arrivant sur les côtes espagnoles, dépassant ainsi les Marocains.
L’analyse du Journal du Dimanche conclut que le régime algérien se retrouve face à une équation redoutable : une jeunesse en colère, privée de perspectives ; une économie fragile malgré la manne pétrolière ; et un pouvoir hanté par le spectre d’un Hirak dont la mémoire reste vive dans la conscience collective. Tandis que les autorités agitent la thèse d’un “complot étranger”, la rue pourrait reprendre l’initiative et replonger l’Algérie dans une dynamique protestataire semblable à celle vécue il y a six ans.