
Par ALDAR / Imane Alaoui
Selon plusieurs sources, l’Algérie, à travers ses appareils de renseignement, a engagé une guerre d’un nouveau genre contre le Maroc. Pas d’armes conventionnelles ni de confrontation directe aux frontières, mais une bataille invisible qui se joue désormais dans l’espace virtuel, devenu le champ de confrontation privilégié des États au XXIe siècle.
La méthode adoptée par les services algériens consiste à créer et gérer de faux comptes sur les réseaux sociaux, arborant des identités marocaines et relayant un discours populiste ou contestataire. En réalité, ces voix sont téléguidées depuis l’extérieur. Leur objectif : pousser une partie de la jeunesse marocaine à radicaliser ses revendications et transformer des mouvements de contestation pacifiques en scènes de chaos, d’émeutes et de vandalisme visant aussi bien les biens publics que privés.
Cette stratégie ne date pas d’hier. Elle s’inscrit dans une politique constante d’Alger visant à fragiliser la stabilité du Royaume, au moment même où Rabat enregistre des avancées notables : percées diplomatiques sur la question du Sahara marocain, grands chantiers de développement économique et social, ou encore rayonnement croissant en Afrique et sur la scène internationale.
L’analyse des contenus qui circulent sur ces plateformes numériques révèle un schéma récurrent : messages incendiaires, slogans copiés-collés, et un timing soigneusement choisi pour coïncider avec la moindre tension sociale interne. Dès que le climat s’apaise, ces comptes disparaissent ou changent brutalement de thématique, preuve que leur rôle est circonstanciel, manipulatoire et loin de refléter l’opinion réelle des Marocains.
Le Maroc a toujours pointé du doigt l’Algérie dans ces campagnes de désinformation, menées aussi bien via ses médias officiels que par l’intermédiaire de l’espace numérique. Toutefois, le pari algérien de manipuler la “Génération Z” au Maroc reste limité : la conscience numérique de la jeunesse marocaine progresse et nombre d’entre eux savent aujourd’hui distinguer les discours authentiques des tentatives de manipulation.
Le danger de cette guerre cybernétique réside dans sa capacité à exploiter la vulnérabilité de certaines franges sociales, en leur donnant l’apparence d’une “révolte populaire”, alors qu’il ne s’agit, dans le fond, que d’un instrument extérieur destiné à ébranler la stabilité du pays. C’est ce qui explique le renforcement de la vigilance des autorités marocaines, déterminées à identifier l’origine de ces campagnes et à y répondre par des moyens technologiques et juridiques.
Ce qui se joue dépasse largement le cadre d’un “simple activisme numérique”. Il s’agit d’un volet d’une confrontation géopolitique ouverte entre Rabat et Alger, cette dernière tentant de compenser ses échecs internes et diplomatiques en misant sur la carte de la déstabilisation de son voisin de l’Ouest. Mais une interrogation demeure : jusqu’où Alger est-elle prête à aller dans cette stratégie, et ces manœuvres virtuelles peuvent-elles réellement ébranler la solidité des institutions marocaines et la détermination de son peuple ?