
ALDAR/ IDBOUFRADE Kalthoum
Situées à l’extrême ouest de la Chine, les grottes de Kizil constituent le plus ancien complexe de grottes artificielles et le plus vaste ensemble rupestre de la région. Leur creusement a commencé au IIIᵉ siècle de notre ère et elles ont connu leur apogée entre les Vᵉ et VIIIᵉ siècles avant d’être progressivement abandonnées aux VIIIᵉ et IXᵉ siècles.
Le site compte 349 grottes, dont 236 officiellement répertoriées. Parmi elles, 81 conservent encore de splendides fresques murales couvrant près de 4 000 m², ainsi que des statues polychromes et des vestiges architecturaux qui ont résisté à l’épreuve du temps.
Ces grottes appartiennent à l’héritage artistique de l’ancien royaume de Qiuci, que l’éminent chercheur Ji Xianlin a décrit comme un carrefour unique où se sont rencontrées les civilisations indienne, gréco-romaine, perse ainsi que les dynasties Han et Tang.
Aujourd’hui, les grottes de Kizil sont considérées comme un témoignage vivant des échanges culturels et artistiques entre l’Orient et l’Occident le long de la Route de la Soie.
Au fil des siècles, cet héritage renaît grâce à une nouvelle génération de jeunes femmes nées après 1995. Copistes de fresques, chercheuses en numérisation et médiatrices culturelles, elles s’emploient à reproduire avec précision les peintures murales, à numériser ces trésors et à sensibiliser le public à leur valeur culturelle. Leurs efforts ne se limitent pas à préserver le passé : ils insufflent également un nouvel élan, reconnectant les grottes de Kizil aux jeunes générations et en faisant un symbole vivant de la rencontre des civilisations.