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L’Algérie sur une poudrière : la “mobilisation générale” révèle l’obsession guerrière des généraux

L’Algérie sur une poudrière : la “mobilisation générale” révèle l’obsession guerrière des généraux

Aldar /

Abdelmadjid Tebboune a approuvé une décision inattendue et lourde de conséquences : la proclamation de l’état de « mobilisation générale ». Un geste aux allures de surenchère militaire, nourri par les illusions de puissance régionale et la volonté manifeste de fuir des crises internes étouffantes.

Selon des sources bien informées, cette mesure dépasse largement le simple cadre de la préparation sécuritaire. Elle marque le passage au plus haut niveau d’alerte, avec le déclenchement d’un plan détaillé pour le rappel des réservistes, la désignation des centres de regroupement, l’organisation des moyens de transport, ainsi que des programmes de recrutement et de formation ciblant massivement la jeunesse.

Si le régime algérien justifie cette décision par des « développements extérieurs préoccupants », de nombreux observateurs y voient une réaction impulsive face aux bouleversements géopolitiques dans la région — notamment le soutien international croissant à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara, et les pressions américaines pour une résolution pacifique qui affaiblit considérablement la position algérienne et dévoile ses manœuvres diplomatiques.

Le nouveau texte s’appuie sur des modifications de la loi n°99, redéfinissant le cadre légal de la mobilisation afin de permettre à l’État de mobiliser l’ensemble de ses ressources humaines et économiques en cas de circonstances exceptionnelles, telles que les guerres ou les menaces sécuritaires de grande ampleur. Il inclut aussi des mécanismes de renouvellement des forces de réserve, la mobilisation du tissu économique national, et la préparation des infrastructures civiles à tout scénario extrême.

Mais la véritable question qui se pose est : quel est l’ennemi ? Où se situe cette menace extérieure qui justifie un tel état d’alerte ? En réalité, le régime algérien est assiégé de l’intérieur par une faillite économique, une érosion de la légitimité politique, un étouffement des libertés fondamentales, et de l’extérieur par une isolation régionale croissante, au moment où les grandes puissances s’alignent de plus en plus sur la vision marocaine, notamment concernant le dossier du Sahara.

Les manœuvres militaires algériennes ne peuvent plus être interprétées uniquement comme des mesures défensives. Elles sont aujourd’hui perçues comme des instruments de peur à usage interne, visant à détourner l’attention du public des véritables crises : chômage massif, corruption endémique, absence de perspectives politiques et fracture profonde entre le peuple et les institutions.

Des analystes avertissent que ce discours de mobilisation permanente pourrait se retourner contre le régime, dans un contexte où l’opinion publique algérienne n’adhère plus aux récits classiques de « l’ennemi extérieur ». Elle identifie désormais l’origine de ses souffrances dans une politique figée, dominée par une mentalité militaire incapable de proposer une voie d’avenir.

En somme, la déclaration de « mobilisation générale » ne révèle pas uniquement une crise sécuritaire ou diplomatique. Elle constitue avant tout le reflet d’une crise interne chronique, que le régime tente désespérément de masquer… en battant les tambours de la guerre.

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