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Le nouveau régime syrien est bien conscient de ceux qui l’ont soutenu dans le passé et de ceux qui l’ont combattu… et les Syriens se souviennent de la reconnaissance de Bachar al-Assad de la complicité de l’Algérie dans leur extermination

ALDAR/

Le gouvernement algérien s’est précipité à Damas pour rencontrer le nouveau régime syrien, après les félicitations du roi Mohammed VI au président syrien de transition, Ahmad al-Chara, à l’occasion de son accession au pouvoir. La visite de Ahmed Attaf et de son équipe à la capitale syrienne est intervenue après que l’Algérie ait joué un rôle clé dans le soutien au régime du président déchu Bachar al-Assad, durant la guerre qu’il a menée contre les factions révolutionnaires syriennes, tant par le soutien politique que militaire.

Il n’était pas prévu que le régime algérien se rapproche aussi rapidement du nouveau régime syrien, surtout qu’il était l’un des plus grands soutiens d’Assad. Il a soutenu ce dernier par des armes, de l’argent et des combattants, tout en étant impliqué dans la remise d’opposants syriens au régime d’Assad, ce qui a suscité le mécontentement des Syriens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Mais dès que le roi Mohammed VI a adressé ses félicitations officielles au nouveau président syrien Ahmad al-Chara, il semblait que l’Algérie avait soudainement changé de position, se précipitant à Damas pour tenter de blanchir son passé avec les Syriens en améliorant les relations avec le nouveau régime syrien. Cette démarche a suscité de nombreuses interrogations sur la sincérité de l’approche algérienne, d’autant plus que l’Algérie ne faisait pas partie des pays ayant accueilli favorablement le changement de pouvoir en Syrie de manière publique, et qu’elle avait même été l’une des dernières à agir dans ce sens, allant jusqu’à attaquer le groupe Hayat Tahrir al-Cham, qu’elle a qualifié d’« organisation terroriste », alors que ce dernier représente l’épine dorsale du nouveau régime à Damas.

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Le peuple syrien n’a pas oublié le rôle de l’Algérie au cours des dernières années, où elle a soutenu Assad politiquement et militairement, accueilli des personnalités iraniennes et des dirigeants de groupes armés affiliés à l’Iran, en plus de soutenir les forces kurdes séparatistes. Des rapports indiquent également que l’Algérie a emprisonné des opposants syriens dans ses prisons et en a remis certains au régime syrien, ce qui a fait que son image dans l’esprit des Syriens est associée à la répression et au soutien absolu au régime d’Assad.

La question qui se pose est : pourquoi l’Algérie tente-t-elle maintenant de changer sa position et de se rapprocher de la nouvelle direction syrienne ? Ce retournement est-il seulement une réaction à l’initiative diplomatique du Maroc, ou y a-t-il d’autres raisons dans le contexte de l’hypocrisie diplomatique algérienne qui est désormais flagrante aux yeux du monde ?

Quoi qu’il en soit, il semble que le nouveau régime syrien soit bien conscient de ceux qui l’ont soutenu dans le passé et de ceux qui l’ont combattu, et il ne sera pas facile pour l’Algérie de reconstruire ses relations avec la Syrie sans faire face à la méfiance du peuple syrien qui n’a pas oublié son rôle pendant la crise.

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