En jetant les fondations d’un nouveau partenariat, le Maroc et la France confirment en 2024 la résilience de leurs relations, affichant une volonté commune de les inscrire dans une nouvelle ère avec une feuille de route claire et ambitieuse à la mesure des nouveaux défis qui se posent dans un contexte international en pleine mutation.
L’ambition de ce partenariat rénové, d’égal à égal, prenant en compte les intérêts des deux pays, a pris plus de vigueur avec la visite d’État effectuée fin octobre dernier au Maroc, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le président français Emmanuel Macron, au cours de laquelle les deux Chefs d’État ont décidé d’« écrire un nouveau chapitre dans la longue histoire» entre les deux pays, en hissant la relation bilatérale au niveau d’un “Partenariat d’exception renforcé”.
La déclaration y afférente a été signée par Sa Majesté le Roi et le président français qui portent la haute ambition que ce partenariat puisse permettre aux deux pays de mieux répondre à l’ensemble des défis auxquels ils sont confrontés, en mobilisant les secteurs clé de la coopération bilatérale, régionale et internationale.
La visite de M. Macron a été couronnée par la signature de 22 accords bilatéraux, sous la présidence des deux Chefs d’État, auxquels s’ajoutent une vingtaine d’autres scellés dans le cadre de la rencontre entrepreneuriale Maroc-France.
Ces accords couvrent des domaines aussi variés que l’intégration des chaînes de valeur et des écosystèmes industriels, l’énergie verte, les infrastructures, la jeunesse, l’innovation, la gestion des migrations et l’Afrique pour laquelle le Maroc se positionne comme la porte d’entrée naturelle de la France et de l’Europe.
L’un des moments forts de cette visite fut le discours historique du président français devant le parlement marocain, dans lequel il a réaffirmé le soutien de son pays à la souveraineté du Royaume sur son Sahara, réitérant que “pour la France, le présent et l’avenir de ce territoire s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”.
“L’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Et le plan d’autonomie de 2007 constitue la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies”, a-t-il insisté, assurant que cette position, “ancrée dans l’histoire, respectueuse des réalités et prometteuse pour l’avenir”, est celle que la France mettra en œuvre pour accompagner le Maroc dans les instances internationales.
De l’avis de nombre d’observateurs, l’évolution de la position de la France sur la question nationale, qui s’inscrit dans l’esprit de la dynamique internationale de soutien à la marocanité du Sahara, est perçue comme annonciatrice d’un avenir encore plus prometteur pour la coopération franco-marocaine dans ses différents volets : économique, culturel, sécuritaire, social, environnemental, etc. En témoigne la multitude d’accords signés lors de la visite d’État au Maroc du président français, y compris ceux conclus avec le groupe Agence française de développement (AFD) qui a annoncé dans la foulée son intention d’investir au Sahara marocain.
Pour l’expert français des questions internationales, Guillaume Chaban Delmas, cette visite a achevé “une année importante pour le Maroc qui s’affirme tous les jours un peu plus comme une puissance régionale et mondiale de premier plan”.
“Le Royaume se positionne en partenaire stratégique durable qui entend parler d’égal à égal”, relève l’expert dans une déclaration à la MAP, en se disant convaincu que l’avenir de l’arc méditerranéen, de l’Europe et de l’Afrique et peut-être même du Proche-Orient, “se jouera, en partie, dans cette entente franco-marocaine qui a vocation à encore se renforcer afin de proposer au monde une voix de dialogue et de paix”.
Et d’ajouter qu’”à l’heure où beaucoup construisent des murs, nos deux pays peuvent se positionner, ensemble, comme un duo capable de créer des ponts”.