Les ingénieurs géomètres-topographes sont pleinement mobilisés dans les efforts massifs de reconstruction dans la zone d’Al Haouz touchée par le séisme en septembre dernier, a affirmé le président de l’Ordre national des ingénieurs géomètres-topographes (ONIGT), Khalid Yousfi.
Approchée par la MAP au sujet des efforts de l’Ordre dans la reconstruction post-séisme, le président de l’ONIGT a indiqué qu’au lendemain du séisme, toute la profession a été mobilisée pour être présente aux côtés des pouvoirs publics, notant que dans le cadre des opérations de reconstruction, les ingénieurs géomètres-topographes ont procédé à l’établissement des plans topographiques de l’état des lieux dans une région sinistrée qui nécessite beaucoup de précision et des outils technologiques performants.
Dans ce sens, il a fait savoir que les ingénieurs géomètres-topographes, équipés de leurs drones, ont également procédé à l’établissement d’une prise de vue aérienne, sur la base de laquelle des plans topographiques vont être établis, et qui permettront aux architectes et aux ingénieurs structures d’établir leur projet.
Une fois ces projets validés, l’ingénieur géomètre-topographe sera amené à implanter ce projet sur les lieux, a fait remarquer M. Yousfi, évoquant à cet égard deux conditions extrêmement importantes dans ce genre d’opérations, à savoir la précision pour relever l’existant puis l’implantation de l’existant pour pouvoir le reconstruire sur place.
Il a, en outre, relevé qu’il y aura aussi un suivi de la reconstruction, avec la présence de tous les professionnels, notamment l’architecte et l’ingénieur structures. Dans ce genre d’opérations, il y a ce qu’on appelle les cartes d’aléas, ce sont des cartes qui regroupent les zones où il ne faut pas construire, avec la localisation des zones où il faut interdire strictement la construction.
Après avoir établi ces plans, l’ingénieur géomètre-topographe va intégrer ces cartes pour donner une idée aux architectes et ingénieurs structures de localiser là où il faut construire et éviter là où il ne faut pas construire, et donc il y aura un accompagnement durant toute l’opération jusqu’à l’étape finale de l’implantation de la bâtisse.
Pour ce qui est de la mission des ingénieurs géomètres-topographes après le séisme, M. Yousfi a précisé qu’elle portait sur la localisation dans l’espace de la dimension des dégâts, ajoutant, dans ce sens, que l’ensemble des ingénieurs géomètres topographes ont intégré leurs équipes pour recenser les constructions démolies ou partiellement démolies.
Par ailleurs, concernant la profession d’ingénieur géomètre-topographe, M. Yousfi a rappelé que l’ONIGT est une institution créée par la loi 30.93 et qui a pour vocation la réglementation et la gestion de la profession d’ingénieur géomètre-topographe au Maroc, ajoutant que plusieurs textes réglementent ladite profession depuis 1960 jusqu’à 1994, la date de mise en place des structures de l’Ordre.
L’Ordre aujourd’hui est structuré en un Conseil national et 4 Conseils régionaux à Rabat, à Casablanca, à Fès et à Marrakech, a-t-il soutenu, notant que la profession regroupe les ingénieurs topographes diplômés de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, ou d’autres écoles équivalentes.
Évoquant les défis auxquels fait face le métier de géomètre-topographe, le président de l’Ordre a cité les changements liés au développement du digital et du numérique, relevant que l’ingénieur géomètre-topographe est appelé aujourd’hui à développer ses compétences en termes de tout ce qui est numérique et digital.
Dans ce sens, il a fait savoir que les ingénieurs géomètres-topographes du secteur privé investissent annuellement environ 100 millions de dirhams dans les équipements technologiques et la formation continue.
On ne peut pas accompagner aujourd’hui les pouvoirs publics dans le déploiement des politiques publiques, notamment les grands projets structurants, sans se doter de ces moyens technologiques importants, a-t-il fait observer, précisant que l’Ordre a décrété, dans son code des devoirs professionnels, une formation continue obligatoire de 20 heures par année.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait présidé en septembre dernier une séance de travail consacrée au programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées par le séisme d’Al Haouz.
D’un budget prévisionnel global estimé à 120 milliards de dirhams sur une période de cinq ans, la première version du programme intégré et multi-sectoriel présenté devant le Souverain couvre les six provinces et préfecture affectées par le tremblement de terre (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate), ciblant une population de 4,2 millions d’habitants.
Le programme comprend des projets visant, d’une part, la reconstruction des logements et la mise à niveau des infrastructures touchées, conformément au dispositif d’urgence décidé lors de la réunion du 14 septembre, et d’autre part, le renforcement du développement socio-économique dans les zones ciblées.
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