L’inclusion de la dimension “valeurs, culture et patrimoine” dans la lutte contre le changement climatique “est devenue absolument primordiale”, a souligné la Déclaration de Mogador pour le Climat, qui a sanctionné, jeudi, les travaux du 4ème congrès international sur les changements climatiques (CI2C-2023).
Dans cette déclaration, les congressistes réunis à l’occasion de ce conclave, dont la cérémonie de clôture s’est déroulée en présence notamment du Conseiller de Sa Majesté le Roi et Président fondateur de l’Association Essaouira- Mogador, M. André Azoulay, et d’un parterre d’acteurs institutionnels, de spécialistes, de chercheurs et de représentants de la société civile, ont expliqué que l’intégration des dimensions de la culture, du patrimoine et des valeurs universelles dans toutes les politiques et actions menées face au dérèglement climatique, “est à la fois une urgence et constitue une nécessité pour une meilleure maîtrise dudit changement’”.
“La culture, socle de nos sociétés, doit être un pilier pour la lutte contre les changements climatiques. En effet, les savoirs- faire traditionnels, les modes de vie en harmonie avec la nature, la transmission des valeurs de respect de l’environnement, les récits et symboles porteurs de sens, sont autant d’atouts précieux à valoriser”, lit-on dans cette Déclaration.
Relevant que “notre patrimoine culturel, qui témoigne de l’histoire, de la créativité humaine, de la diversité d’expression de notre culture et de notre identité collective, est également mis en péril suite aux conséquences des changements climatiques”, les congressistes ont ajouté que “cet aspect ignoré dans la lutte climatique, nécessite une mobilisation collective pour le préserver afin de contribuer à garantir un avenir partagé et un monde plus tolérant, résilient, équitable et durable”.
Selon eux, le paradigme du changement climatique vise à mettre en œuvre des mesures ambitieuses permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre et des stratégies d’adaptation diminuant la vulnérabilité des systèmes naturels et humains, alors que l’ensemble de ces mesures doivent être consolidées par les valeurs universelles de cohésion sociale, de confiance mutuelle et de coopération entre individus, groupes et organisations pour une meilleure résilience des communautés.
Ils ont, d’autre part, relevé que les industries culturelles et créatives peuvent mobiliser l’imaginaire collectif en faveur de la cause climatique, estimant que l’éducation, la philosophie, les religions et les arts sont des vecteurs essentiels pour sensibiliser aux enjeux climatiques et ancrer de nouveaux comportements et modes de pensée plus respectueux de l’environnement.
Pour les participants à cette rencontre, le choix de la ville d’Essaouira n’est pas fortuit, expliquant qu’à l’instar de l’ensemble des villes du monde entier, elle est menacée par les changements climatiques et leurs conséquences, y compris, l’irrégularité des précipitations, le réchauffement, les inondations, les submersions marines et les sécheresses.
Cependant, ont-ils fait observer, Mogador a préservé “ses propres caractéristiques écologiques, notamment la ceinture verte, les forêts d’argan ainsi que sa biodiversité aquatique et terrestre, qui témoignent de sa capacité de résilience”.
Connue pour ses alizés, la ville a su exploiter son potentiel éolien pour la production d’énergie renouvelable, ont-ils enchaîné, relevant que les décideurs et la population locale accordent un intérêt particulier à la préservation du patrimoine naturel et culturel de la ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cette prise de conscience environnementale et culturelle renforce le rôle de la Cité des Alizés en tant qu’exemple de durabilité et de coexistence harmonieuse avec la nature, souligne-t-on dans la Déclaration, qui note qu’historiquement, Essaouira est connue pour être un carrefour qui réunit différentes origines et groupes à diverses convictions culturelles, religieuses et politiques stables avec identité plurielle.
Ce modèle a pu naître et réussir grâce aux compromis et concessions de nombreux acteurs, ainsi qu’à un engagement communautaire exemplaire, permettant de surmonter les défis communs, de renforcer l’appartenance et l’identité collective, tout en préservant et respectant les patrimoines culturels et écologiques, ont affirmé les congressistes.
Cette approche fait d’Essaouira un exemple unique au Royaume et ailleurs, fait savoir la Déclaration qui souligne que les valeurs, la culture et le patrimoine contribuent non seulement à favoriser un environnement de compréhension et de respect mutuels, mais renforcent également les bases de la paix, de la stabilité, de la solidarité et la tolérance, facteurs clés, pour bâtir un avenir prospère et durable.
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