Rarissime, tel a été le recrutement au Maroc durant l’année écoulée au regard de la crise sanitaire liée au coronavirus (Covid-19). Une situation qui commence à changer, lentement mais sûrement, en ce début de 2021, en particulier avec l’arrivée de vaccins contre ce virus.
Un vent d’espoir qui vient souffler pour encourager les entreprises à se remettre au boulot pour préparer leur plan de recrutement, lequel prendrait nécessairement en compte de nouvelles donnes, dont le télétravail.
Mais encore faut-il se débarrasser des séquelles économiques du Covid-19 et se doter des moyens, surtout financiers, à même de permettre un retour à des performances d’avant crise. Une mission qui semble rude et pourrait nécessiter un effort de plusieurs années.
Pour les experts en recrutement, l’optimisme est de mise, mais à des degrés différents selon les secteurs. D’ailleurs, ils estiment que les banques et les entreprises opérant dans le domaine des technologies figurent parmi les secteurs qui ont le plus résisté à cette crise asphyxiante.
Toutefois, une véritable reprise de l’ensemble de l’économie nationale reste tributaire d’une série de conditions, dont l’ouverture des frontières.
« Les entreprises des secteurs touchés auront besoin de temps pour reprendre les effectifs perdus avant d’envisager de nouveaux recrutements. Le moral n’est pas toujours au beau fixe, mais la situation aurait pu être pire », a confié à la MAP, Hamid El Otmani, président groupe LMS ORH, acteur majeur du conseil en recrutement de dirigeants, cadres et experts.
Le marché a connu une augmentation encourageante d’offres d’emploi tout au long du mois de décembre, aussi bien dans le secteur privé que dans les établissements publics, a constaté M. El Otmani.
A cet égard, il a cité le cas de LMS qui a réussi à préserver ses résultats de 2019 grâce au recrutement de profils pointus, dont notamment des directeurs généraux et des administrateurs indépendants pour le compte de conseils d’administration.
Certaines activités ont fait preuve d’une forte résilience et ont continué leur trend de croissance et de recrutement, a fait observer l’expert.
Il s’agit entre autres de l’offrshoring avec toutes ses composantes (CRM, télévente, services entrants…), des télécoms, des banques, de la santé, de la logistique, de l’audiovisuel et du e-commerce.
Et de poursuivre: « Ces secteurs ont connu une augmentation de leurs activités, ce qui a engendré des recrutements dans quasiment toutes les fonctions de l’entreprise ».
M. Otmani a, par ailleurs, estimé que plusieurs mesures sont à mettre en place pour accompagner la relance de ce secteur. Certaines mesures figurent déjà dans la loi de finance 2021, « mais le drame pour tout chef d’entreprise serait de se séparer de compétences qu’il s’est décarcassé pour les développer ».
Ces mêmes compétences seront indispensables au moment de la relance, a-t-il renchéri, notant qu’il s’agit là du principal défi à relever, d’autant plus que la PME sera la première victime d’une hémorragie qui touche quelques personnes (5 à 10 maximum par PME) détentrices d’un savoir dont la perte sera irrécupérable, une amputation sans greffe possible.
En d’autres termes, la crise sanitaire du Covid-19 a bel et bien débouché sur une grave crise économique et un bouleversement du marché de l’emploi. Cependant, une lueur d’espoir semble se profiler à l’horizon, particulièrement suite à la reprise progressive de plusieurs secteurs de l’économie nationale et l’arrivée du vaccin, laissant ainsi les candidats au recrutement et les employeurs ambitionner de tourner la page de la crise.