Le Maroc est engagé dans le renforcement de la résilience institutionnelle en Afrique, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
« De la parole à l’acte, notre action au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) depuis 2022 s’est concentrée sur la mise en exergue des interdépendances entre résilience institutionnelle, stabilité et prospérité de l’Afrique », a souligné M. Bourita dans une allocution à l’ouverture des travaux du 2ème cycle de formation des observateurs africains des élections, qu’il co-préside avec le Commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité, de l’UA, Bankolé Adeoye.
Ce 2ème cycle reflète un des aspects les plus importants de la coopération avec le département des Affaires politiques, la paix et la sécurité à l’UA, a indiqué le ministre, notant que depuis son retour à l’Union africaine, le Maroc travaille en partenariat avec le Commissaire Bankolé qui est à la tête de ce département, sur un certain nombre de sujets comme le nexus paix et le changement climatique et cette formation des observateurs des élections.
Et d’ajouter que ce 2ème cycle de formation coïncide également avec la Journée de l’Afrique qui sera célébrée dans deux jours.
« Nous sommes en train de nous inscrire dans les priorités du département et d’essayer d’accompagner les actions de ce ministère dans le cadre d’un partenariat constructif pour que l’Afrique, à travers l’UA et ce département, puisse s’appuyer sur les États membres », a-t-il fait savoir.
« Cette volonté émane des Très Hautes Orientations qu’a données SM le Roi Mohammed VI, pour contribuer avec tous les Africains qui le souhaitent à l’émergence d’une Afrique qui prend en main ses propres processus électoraux et se dote, pour cela, de capacités institutionnelles solides et crédibles pour les valider », a dit M. Bourita.
Il s’est également félicité « de voir le nombre de participants cette année, qui est presque le double de l’année précédente, ce qui signifie que cet exercice s’est avéré pertinent également pour les participants et pour le département des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité ».
« Ce 2ème cycle se déroule dans un contexte africain assez particulier, d’abord le contexte de crises multiples que l’Afrique, comme le reste du monde, est en train d’affronter, crise sécuritaire, sanitaire, politique et économique », a-t-il précisé.
Ledit cycle se déroule également dans une année électorale par excellence en Afrique avec au moins 16 élections qui se déroulent au cours de cette année, a-t-il fait remarquer, ajoutant que « les élections et la bonne gouvernance en Afrique sont parfois positives, parfois ambigües, des progrès importants et certains sont réalisés dans des pays, tandis que des interrogations sont également constatées dans d’autres pays ».
Le Maroc n’a cessé d’alerter sur le nexus gouvernance/sécurité, a affirmé le ministre, notant qu’il « n’est de meilleure voie pour ‘faire taire les armes’, que de laisser parler la démocratie par des élections libres. C’est là le ‘point de bascule’ vers un programme durable et robuste de gouvernance ».
Il n’est pas l’ombre d’un doute sur l’adhésion principielle de tous les États africains, sans exception, aux valeurs universelles de démocratie et de bonne gouvernance, a-t-il fait remarquer.
« La responsabilité politique ne s’arrête pas aux valeurs, mais commence avec elles : pour mieux les mettre en œuvre », a noté le ministre, expliquant que cela a mené le Maroc à porter plusieurs initiatives visant à renforcer les capacités institutionnelles de l’UA, mais aussi de ses États membres.
« Si l’axiome de l’UA est -à juste titre- de prévenir les ‘changements anticonstitutionnels’, il faut alors que chaque État membre en crée les conditions, dans son propre ordre interne – politique, constitutionnel et légal. Ce n’est que comme cela que les principes et les valeurs peuvent avoir une force en interne et une autorité à l’international », a-t-il poursuivi.
L’engagement du Maroc a donné tout autant de place aux mécanismes et processus de renforcement des capacités en matière de bonne gouvernance et plus particulièrement dans les domaines des élections, a indiqué M. Bourita, soulignant que l’organisation de ce cycle est « la démonstration concrète de l’engagement du Maroc ».
Par ailleurs, M. Bourita a présenté, durant son intervention, le processus électoral du Royaume, qui depuis des décennies, a fait le choix de construire un modèle de société démocratique et moderne, basé sur l’État de droit, la participation de tous les citoyens à la vie politique, la séparation des pouvoirs, la décentralisation du pouvoir et l’instauration des mécanismes de contrôle et de bonne gouvernance.
Le Royaume du Maroc abrite du 23 au 26 mai le deuxième cycle de formation des observateurs africains des élections, une étape importante dans la consolidation du partenariat Maroc-Union africaine dans le domaine du soutien à la gouvernance politique en Afrique.
Suite au succès de sa première édition, ce 2ème cycle est également marqué par une augmentation du nombre des bénéficiaires, passant de 32 à 61, dont 41 observateurs issus des cinq régions du continent auxquels s’ajouteront 10 jeunes observateurs marocains.
ALdar : LA MAP