Le limogeage de l’entraîneur Thomas Tuchel est désormais officiel. L’Allemand, en poste depuis 2018, pourrait être remplacé par l’Argentin Mauricio Pochettino. Retour sur la relation tumultueuse entre le club de la capitale et l’entraîneur souabe.
La nouvelle du limogeage de son entraîneur Thomas Tuchel est un coup de théâtre : après deux saisons et demie et une finale perdue de Ligue des Champions, le Paris SG semble vouloir confier son avenir à un ancien de la maison, l’Argentin Mauricio Pochettino.
Annoncé dès le 24 décembre par L’Équipe, RMC et le journal allemand Bild, ce limogeage a été confirmé par le club, mardi 29 décembre.
« Après une analyse approfondie de sa situation sportive, le Paris Saint-Germain a pris la décision de mettre un terme au contrat de Thomas Tuchel », a indiqué le club champion de France et vice-champion d’Europe.
Le succès contre Strasbourg (4-0), le 23 décembre, semblait pourtant promettre des vacances sereines, rejetant à l’arrière-plan les rumeurs de mésentente persistante entre Thomas Tuchel, 47 ans, et son directeur sportif Leonardo. Quelques heures plus tard, c’était le tremblement de terre !
En pleine période de fêtes, Tuchel est ainsi prié de faire ses valises, alors que la qualification pour les 8es de la C1, arrachée de haute lutte, laissait entrevoir son maintien jusqu’à la fin de son contrat expirant en juin.
Selon des informations des chaînes RMC et Téléfoot, Pochettino, libre, est attendu pour prendre sa place à la reprise de l’entraînement, le 3 janvier prochain.
Comme l’Allemand, l’Argentin avait été démis de ses fonctions à Tottenham, en novembre 2019, cinq mois après avoir atteint, et perdu contre Liverpool (2-0), la première finale de C1 de l’histoire du club londonien.
Je t’aime, moi non plus
De la même génération que « TT », Pochettino a un avantage : contrairement à l’Allemand, il jouit d’une grande popularité auprès des supporters. Il a joué deux ans et demi comme défenseur central au PSG, entre 2001 et 2003, laissant l’image d’un capitaine irréprochable.
Tuchel s’est lui toujours plaint d’un manque de reconnaissance. Dans un entretien à la chaîne allemande Sport1 diffusé la semaine dernière, il concédait se sentir « un peu triste ou fâché » devant un tel désamour, alors qu’il a remporté les quatre trophées nationaux la saison dernière.
Il expliquait aussi les à-côtés qu’exigeait son poste : « Durant les six premiers mois, je me suis demandé : suis-je toujours un entraîneur ou un politicien du sport, un ministre des Sports ? »
« C’était une blague en allemand », s’est-il défendu en conférence de presse dans la soirée. Une incompréhension de plus qu’il pourrait avoir payé cher… « Mais à quoi joue Tuchel ? », s’interrogeait le quotidien Le Parisien.
Ces incompréhensions font partie de son héritage contrasté, avec six trophées et quelques casseroles.
D’un côté, l’entraîneur chaleureux, proche de ses joueurs, qui a redonné le sourire à la superstar Neymar, en froid avec son prédécesseur Unai Emery. Le fameux « spirit » qui lui tenait à cœur, a été l’un des moteurs de l’épopée de Lisbonne, jusqu’à la finale perdue contre le Bayern (1-0).
« Il est arrivé à créer un groupe très solide. C’est un entraîneur jeune, il a des idées, un très bon caractère avec nous », résumait le milieu Marco Verratti le 1er décembre dernier.
Remontada
Tuchel est aussi un adepte du tableau noir. L’exploit sur le terrain de Manchester United (3-1) début décembre portait la marque de son expertise tactique.
Dernièrement, sa passe d’armes avec le directeur sportif Leonardo au sujet du mercato, qui lui a valu un recadrage en public de la part du dirigeant, a donné l’image d’un entraîneur isolé.
Le début de saison mitigé a fini par faire pencher du mauvais côté la balance. Du « clasico » perdu contre Marseille (1-0) en septembre, à la défaite face à Lyon (1-0) en décembre, le PSG a vécu quatre mois difficiles, pollués par les nombreuses blessures.
Troisième de Ligue 1, à un point du leader Lyon, il reste cependant dans les clous pour un 10e titre de champion de France. Il est aussi favori pour le 8e de finale de C1 à jouer contre le FC Barcelone de Lionel Messi, en février et mars. Mais cela sera sans Thomas Tuchel.