L’Italie connait l’une des plus fortes inflations des prix à la pompe dans la zone européenne, selon des données publiées récemment par le premier comparateur de prix dans la péninsule « Facile.it ».
Entre l’absence de prolongation de la baisse des droits d’accise et d’autres variables qui affectent le prix final, faire le plein de carburant, qu’il soit diesel ou essence, est devenu cher pour les automobilistes italiens depuis le début de 2023.
Le comparateur a publié récemment un classement qui recense les tarifs du litre de carburant en Europe. L’Italie est arrivée quatrième concernant l’essence et troisième pour le diesel.
Facile.it a comparé les prix européens en 2022, en supposant une distance annuelle parcourue de 10 000 km et une consommation de 5,6 l/100 km, sur la base de la moyenne des tarifs communiqués chaque semaine par la Commission européenne. Pour les deux premières semaines de 2023, les tarifs actualisés au 9 janvier ont été pris en compte, sur la base d’une distance hypothétique parcourue de 416 km.
Avec la nouvelle année, le gouvernement italien n’a pas prolongé la réduction du prix final des carburants. Le mois dernier, la réduction des taxes sur le carburant valait 18,3 centimes par litre pour l’essence et 3,4 centimes par litre pour le diesel.
La baisse sur les taxes avait été introduite pour la première fois en mars dernier par le gouvernement Draghi. Elle se chiffrait alors à 30,5 centimes. La mesure avait depuis été plusieurs fois prolongée, également par le gouvernement Meloni jusqu’à la fin 2022.
Selon les médias spécialisés du secteur, il faut s’attendre à une nouvelle augmentation des prix d’environ 18 centimes par litre dans la période à venir. Aussi, d’après l’association de défense des consommateurs Codacons, l’interruption de la réduction de 18,3 centimes depuis le 1er janvier, pourrait engendrer une hausse du plein de carburant de 9,15 euros.
Pour économiser autant que possible sur le carburant, les Italiens peuvent désormais comparer les prix à la pompe pour dénicher les stations-service les plus avantageuses. Le ministère du Développement économique offre une comparaison des prix des 15.000 distributeurs de carburant présents en Italie à travers son site, chacun étant obligé de fournir les prix pratiqués à la pompe.
Le président de la République italienne Sergio Mattarella a, en fait, signé samedi le décret-loi portant sur une série de mesures sur la «transparence des prix des carburants», notamment pour l’affichage dans les stations-service, afin de faire face à la flambée des tarifs.
Adopté mercredi dernier lors d’un conseil des ministres présidé par la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, le texte impose aux stations-service d’afficher non seulement le prix de vente pratiqué, mais aussi le prix moyen au niveau national pour permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé.
Les deux prix doivent être affichés «ensemble», a souligné le gouvernement dans un communiqué publié à l’issue du conseil des ministres. Le décret-loi prévoit également un renforcement des sanctions en cas de violation des dispositions sur la publicité des prix, notamment une suspension de l’activité allant de sept à 90 jours en cas de récidive.
Les amendes, en cas d’infraction, atteignent jusqu’à 6 000 euros, avec possibilité de fermeture de l’établissement, de 7 à 90 jours, après le troisième non-respect, selon le nouveau texte qui entrera en vigueur dimanche.
Comme ses voisins européens, l’Italie consacre depuis le début du conflit en Ukraine des milliards d’euros à des mesures de soutien aux ménages et aux entreprises face à l’envolée des prix de l’énergie.
Pour dégager des ressources supplémentaires, le gouvernement a relevé la prévision de déficit public du pays pour 2023 à 4,5% du PIB, contre 3,4% prévu en septembre par le gouvernement de son prédécesseur Mario Draghi.
Aldar : LA MAP
