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Après Paris et New York, Londres veut sa propre coulée verte

Transformer une ancienne ligne de chemin de fer pour en faire un « parc dans le ciel »: Londres s’inspire de New York et s’apprête à se lancer dans la construction de sa propre coulée verte aérienne, au coeur de la capitale britannique.

Les autorités locales doivent donner le 19 janvier le feu vert officiel pour le lancement de la première section de la « Camden Highline », en référence au nom de la célèbre promenade plantée de Manhattan.

Il aura fallu une demi-décennie de planification acharnée, de réflexion architecturale et de levées de fonds par les résidents, entreprises, donateurs et personnalités politiques pour que le projet voie le jour.

L’ancien viaduc ferroviaire, long de 1,2 kilomètre, reliera Camden Town au quartier récemment transformé de King’s Cross. Le pont, aujourd’hui envahi par la végétation à côté de lignes de chemin de fer encore opérationnelles, est amené à devenir un espace vert attirant de nombreux Londoniens.

« Nous espérons construire un incroyable parc dans le ciel », a affirmé à l’AFP Simon Pitkeathley, qui chapeaute le projet.

Cela « va être un environnement beau et agréable pour se déplacer entre ces deux parties vibrantes de Londres », a-t-il ajouté en guidant des habitants du quartier pour leur montrer la coulée verte imaginée.

Les bureaux d’architectes de vPPR et James Corner Field Operations, l’entreprise derrière la High Line de Manhattan, ont remporté l’appel d’offres pour lequel des dizaines d’entreprises s’étaient manifestées.

Rappelant elle-même la coulée verte créée en 1988 dans l’est parisien, la promenade américaine, construite sur une ancienne voie ferroviaire dans l’est de Manhattan, est devenue un lieu touristique majeur depuis son ouverture en 2009 et a récemment été agrandie.

Selon James Corner, sa petite soeur londonienne sera « un parc surélevé unique en son genre (…) illustrant la symbiose magique entre la nature, la culture, les arts et les habitants ».

Le projet a mobilisé les résidents de Camden, un quartier du nord de la capitale connu pour son marché et sa vie nocturne.

« On adore la High Line à New York et (on) est super enthousiastes que la même entreprise soit en charge de celle » de Londres, se réjouit Charlotte Tansey. « Il y a tellement de touristes qui viennent à Camden chaque jour, ce serait génial pour eux d’avoir une nouvelle vue, comme à Manhattan ! »

Toutefois, les deux coulées vertes seront « assez différentes, notamment car nous sommes juste à côté de vrais trains », explique M. Pitkeathley. D’épaisses vitres transparentes protègeront les piétons.

Le viaduc, construit à l’époque victorienne mais inutilisé depuis près de 40 ans, est prêté sur le long terme à la Camden Highline par Network Rail, propriétaire des quelque 32.000 kilomètres de rail britannique.

La promenade passera par la station de métro Camden Road, qui sera une des quatre ou cinq entrées envisagées pour rejoindre la coulée verte. Les architectes prévoient de laisser apparentes les structures du pont pour « célébrer » l’alliance entre nature et monuments vieillissants.

Construite en plusieurs phases, la promenade devrait coûter au moins 35 millions de livres (40 millions d’euros) au total, selon les estimations.

La première partie débutera au niveau du marché de Camden et pourrait ouvrir au public d’ici 2025. Les deux autres sections devraient prendre au moins deux ans de plus à être bâties.

Mais avant ça, les responsables du projet doivent trouver les 14 millions de livres nécessaires pour la première étape de la construction.

L’association formée pour mener à bien le projet a déjà levé — et dépensé — environ 1 million de livres. Elle espère intensifier ses efforts une fois que le permis de construire aura officiellement été accordé.

Le projet est soutenu par le conseil municipal de Camden, le maire de Londres Sadiq Khan et des personnalités politiques comme le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, député local.

M. Pitkeathley assure qu’il peut trouver les fonds. Il vise de riches donateurs, des organisations publiques et des partenaires commerciaux.

Si les habitants sont enthousiastes, certains redoutent que la crise de coût de la vie au Royaume-Uni ne menace le projet.

D’autres vont se demander si ces fonds n’auraient pas pu être dépensés ailleurs, souligne Naomi Craft, médecin de 58 ans. « Mais je trouve que c’est (un projet) excitant. »

 

ALdar : LA MAP

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