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Santé: le jeûne, un rite religieux aux multiples bienfaits

Les Musulmans des quatre coins du monde vont observer cette année le jeûne du mois du Ramadan pendant le printemps, marqué par des journées plus courtes par rapport aux années précédentes et des températures idéales. Pour profiter pleinement de cette expérience de recueillement et d’apaisement, les personnes qui observent le Ramadan doivent être conscients du fait que l’abstinence permet le nettoyage de l’organisme, stimule la fonction d’auto-nettoyage de l’organisme par ses propres cellules (autophagie) et diminue le vieillissement prématuré des cellules.

Il permet également de prévenir le surpoids et certaines pathologies associées : maladies cardiovasculaires, diabète, etc., a confié Dr Ikram Tikour, nutrithérapeute, ajoutant qu’il permet également de diminuer considérablement l’inflammation dans le corps et par conséquent l’incidence des maladies cardiovasculaires, des cancers, des maladies inflammation et auto-immunes.

Dr Tikour a notamment mis l’accent sur les bienfaits liés à la diminution de la production d’insuline et le stockage des graisses et du sucre dans l’organisme et à la stimulation du déstockage des graisses pendant cette abstinence.

« Le jeûne du Ramadan a des vertus. Un ramadan bien fait, c’est extraordinaire pour la santé », a, de son côté, déclaré Dr Réginald Allouche, médecin nutritionniste et ingénieur biomédical, ajoutant qu’ »il permet de mettre l’organisme au repos. L’abstinence de manger durant ce mois est quelque chose de très bénéfique. Ce qui n’est pas bénéfique, c’est de trop manger pendant les soirées du Ramadan ».

Dr Allouche, auteur de « La Méthode hépato-détox: Mincir durablement et sans danger grâce au foie » (Albin Michel, 2019), a tenu à souligner que les malades doivent impérativement demander à leurs médecins de faire ou non le Ramadan.

Dans la même veine, Dr Tikour a ajouté qu’il n’existe pas de contre-indications strictes, mais chaque personne ayant une pathologie aussi banale soit elle ne doit pas observer ce rite sans avis et accompagnement médical, y compris les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et allaitantes.

Interrogée sur la différence entre le jeûne intermittent et celui du Ramadan, Dr Tikour a fait remarquer qu’au cours du Ramadan, le jeûne est strict pendant une période bien précise que l’individu ne peut pas adapter à ses propres habitudes de vie. C’est une abstinence d’alimentation diurne avec une restriction stricte d’aliments et de boisson.

« Pour le jeûne intermittent, chacun peut choisir ses propres horaires et pendant cette période, les boissons ne sont pas interdites », a-t-elle dit. Il existe différentes manières de pratiquer l’intermittent dont les plus connues sont une abstinence 20:4 ,16:8 et le 14:10 où la personne va jeûner respectivement 20h, 16h ou 14h, a-t-elle précisé.

Parmi les recommandations du Dr Allouche pour avoir une bonne journée de jeûne, il faut au petit-déjeuner (Shour, NDLR) rajouter une protéine pour avoir de la satiété avec des noix et des fruits à condition de ne pas prendre des aliments trop salés. A la rupture, il faut prendre une soupe, une datte et s’hydrater. Ensuite une boisson chaude, après le plat traditionnel et crudités pour finir par un fruit. Un soir, tous les cinq jours, on peut prendre des petits gâteaux. Les vendredis par exemple, mais pas tous les soirs.

En pratiquant le jeûne intermittent, « j’ai enfin réussi à perdre de la graisse que j’avais autour du ventre. Je conserve un physique athlétique avec un minimum d’efforts, sans me priver », souligne Ahmed qui depuis plus d’une année, ne prend plus de petit-déjeuner, ajoutant qu’il se limite à un repas par jour.

De son côté, Ilham fait savoir que depuis la naissance de sa fille, elle a commencé à se soucier de sa ligne et voulait retrouver son poids d’avant la grossesse. « J’ai pu facilement perdre quelques kilogrammes, mais pour maintenir le même poids était difficile jusqu’au jour où j’ai découvert le jeûne intermittent », déclare cette jeune maman.

« Je me réveille tôt le matin sans vraiment avoir envie de manger. Vers 13h, je prends un petit-déjeuner léger et je m’hydrate jusqu’à 19h ou 20h pour manger un vrai repas », a-t-elle ajouté, précisant qu’elle pratique cette méthode deux fois par semaine. « C’est miraculeux, j’ai pu réussir le pari de garder la forme. Il est essentiel de faire de l’exercice aussi », a-t-elle souligné.

Le Dr Allouche, également chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids, relève que « normalement, on ne doit pas prendre de poids pendant le Ramadan et si on le fait bien, on peut même en perdre », ajoutant qu’un Ramadan bien fait, c’est extraordinaire pour la santé ».

« Un Ramadan bien fait met l’organisme au repos, ça permet de débarrasser l’organisme de toxines parce que le foie va recycler », a-t-il dit, expliquant que le foie a besoin, entre minuit et quatre heures du matin, de déstocker et de libérer les graisses et son sucre, a-t-il dit, conseillant de ne doit pas trop manger le soir et trop tard.

Ce mois d’abstinence donne annuellement, pour ceux qui l’observent, l’opportunité pour faire le point sur l’alimentation, mais également pour réaliser le changement d’hygiène de vie tant attendu !

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