ALDAR / Imane ALAOUI
Le Maroc poursuit ses succès diplomatiques. Après les Etats Unis, qui avaient reconnu officiellement la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, c’est au tour de l’Espagne de changer sa position de neutralité passive.
La dernière lettre du président du gouvernement espagnole, Pedro Sanchez, à S.M le Roi Mohammed VI traduit la volonté de Madrid de ne pas perdre un partenaire fiable et stratégique. C’est dans ce contexte qu’intervient la prochaine visite du chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, attendu au Maroc avant la fin du mois.
Réchauffement des relations bilatérales
Après plusieurs mois de tensions diplomatiques, le revirement de la position espagnole concernant le dossier du Sahara a favorisé un réchauffement des relations bilatérales. «Aujourd’hui, nous entamons une nouvelle phase des relations avec le Maroc, et clôturons définitivement une crise avec un partenaire stratégique», selon les dirigeants espagnols. Pour le Maroc, ces nouvelles «positions positives et ces engagements constructifs de l’Espagne au sujet de la question du Sahara» permettent de tourner la page des différends.
Fermeté et clarté
Désormais, «les termes du message du président du gouvernement espagnol permettent d’envisager une feuille de route claire et ambitieuse, afin d’inscrire durablement le partenariat bilatéral dans le cadre des bases et des paramètres nouveaux», selon le département de Nasser Bourita. Ce dernier a réussi à donner corps aux Orientations royales contenues dans le discours du 20 août. S.M le Roi avait appelé à «instaurer une étape inédite dans les relations entre nos deux pays, fondée sur la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements». Clarté et transparence dans les positions par rapport à la cause nationale du Maroc sont des éléments déterminants dans l’action diplomatique du Maroc, dont les lignes directrices sont définies par le Souverain. Le déploiement de cette stratégie diplomatique est menée, avec brio, par les équipes du ministère dirigé par Nasser Bourita. Cette dynamique diplomatique, dont les résultats sont de plus en plus tangibles, conforte la position du Maroc dans plusieurs dossiers stratégiques, particulièrement ceux liés à la cause nationale. Rabat n’accepte plus les «double-jeu». L’approche marocaine insiste sur le fait que les partenaires jouent carte sur table. Exit les ambigüité dans les positions. Cela a concerné plusieurs Etats, considérés comme des puissances mondiales, mais face à qui le Maroc est resté de marbre pour défendre ses intérêts suprêmes. C’est le cas notamment lors du bras de fer ayant duré plusieurs mois avec l’Allemagne. Ce différend s’était également soldé par un message adressé à SM le Roi par le président de la République Fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmer, qui considère l’initiative d’autonomie comme une «bonne base» pour le règlement du dossier du Sahara marocain. Idem pour les relations avec l’Union européenne. Au moment où le tribunal européen avait émis une décision négative concernant les échanges couvrant les produits issus des provinces du Sud du Maroc, Rabat a été on ne peut plus claire: les accords commerciaux doivent couvrir tous les territoires marocains.
Capitaliser sur cette dynamique
Aujourd’hui, plusieurs personnalités internationales ont insisté sur l’importance de capitaliser sur cette dynamique. L’objectif est d’encourager d’autres Etats à emboiter le pas aux Etats Unis et à l’Espagne, ou encore aux autres pays ayant déjà franchi le pas en ouvrant des consulats dans les provinces du Sud. Au moment où le monde connaît de grandes transformations géopolitiques, miser sur une cause perdue des séparatistes ne semble pas un pari gagnant. Ceux qui l’ont compris ont déjà revu leurs positions, et se mobilisent pour conforter leur partenariat avec le Maroc, dans une logique win-win.