Le 5ème du Congrès international de la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU), tenu à Rabat (15/16 octobre), a insisté sur l’impératif de promouvoir cette discipline, au vu de son rôle central dans la gestion des situations critiques ou l’organisation des filières de soins.
Les participants à cette rencontre ont été unanimes à souligner « la nécessité » de promouvoir cette discipline, qui « constituera la seule locomotive de développement de la prise en charge dans nos structures d’urgences, que ce soit dans la gestion des situations critiques ou de l’organisation des filières de soins, conformément aux principes du nouveau modèle de développement marocain », lit-on dans les recommandations issues du Congrès, qui a rassemblé d’éminents experts marocains et étrangers.
L’amélioration des prestations des services d’urgences requiert « une qualification du personnel soignant, par l’ouverture de postes d’enseignement, la spécialisation et la formation professionnelle continue », a-t-on suggéré.
Pour ce faire, les experts ont recommandé la création d’Unités pédagogiques et de recherche (UPR) dans toutes les facultés de médecine dans le Royaume, ainsi que des Centres d’enseignement des soins d’urgences (CESU) dans tous les centres hospitaliers.
Les participants ont, d’autre part, plaidé pour « une réorganisation de la prise en charge des urgences et des soins non programmés pour rationaliser les conduites et faire face à l’augmentation significative du nombre de passages aux urgences pour des soins qui ne revêtent pas toujours d’un caractère urgent ».
La SMMU rappelle, à cet effet, que les services d’urgences ont pour mission de prendre en charge 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, en priorité, les besoins de soins immédiats, susceptibles d’engager le pronostic vital et/ou fonctionnel, qui exigent, quels que soient l’endroit ou les circonstances, l’intervention d’un médecin spécialiste formé à la prise en charge des urgences ou ayant les compétences et les moyens d’intervenir.
Afin d’améliorer la prise en charge pré-hospitalière et l’adaptation de l’orientation des patients en inter-hospitalier, les experts ont proposé ‘la mise en valeur de la régulation médicale et des services d’aide médicale urgente (SAMU) régionaux » et « la rationalisation des conduites pratiques concernant le transport sanitaire urgent par la limitation des intervenants et la redéfinition des rôles et limites de chacun d’eux ».
Ils ont, dans ce sens, mis l’accent sur l’importance « d’un contrôle régulier des moyens humains et matériels mis en œuvre dans cette activité de soins ».
Le Congrès a aussi recommandé l’utilisation de « la simulation en santé » comme moyen pédagogique dans l’enseignement de la médecine et des sciences de la santé pour son intérêt didactique, en mettant à disposition des enseignants et des formateurs du matériel permettant d’exposer les étudiants à des situations cliniques habituelles ou critiques.
Au regard des problèmes de santé qui affectent des régions entières et qui, parfois, prennent une proportion pandémique, les moyens de communication constituent un outils pour atteindre un état de bien-être physique, mental et social, a-t-on par ailleurs relevé.
C’est dans ce sens que les participants ont privilégié le recours à des stratégies de communications interpersonnelles, organisationnelles et médiatiques visant à informer et à influencer positivement les décisions individuelles et collectives, propices à l’amélioration de la santé.
Evoquant la question des infrastructures, les experts ont recommandé le développement de plateaux techniques hyperspécialisés permettant une prise en charge rapide et maximaliste d’emblée des patients en situation critique (Trauma-center, Cath-Lab, Stroke-Unit…, etc.) et d’organiser les structures sanitaires universitaires en pôles d’excellence.
Cette proposition émane du fait que la pratique de la médecine d’urgence impose une «course contre la montre» ayant pour objectif final de préserver la vie, dont l’efficacité se mesure par « la mortalité évitable », qui constitue un indicateur de qualité de tout système de soins.
De plus, l’innovation technologique, la sophistication des équipements, le développement de la robotique, entre autres, constituent une tendance que l’on retrouve aujourd’hui dans tous les secteurs professionnels, en particulier celui des soins.
En liaison avec la crise sanitaire de Covid-19, les participants ont considéré que la vaccination « constitue le seul moyen disponible actuellement pour endiguer la progression de l’épidémie et éviter la mise en tension de notre système de santé ».
Ils ont, ainsi, recommandé la généralisation de la vaccination et « l’accélération de la 3ème dose pour toutes les couches sociales, y compris les enfants de plus de 12 ans », aux côtés du maintien des mesures barrières, surtout dans les espaces publics, et l’utilisation du «passe sanitaire» pour y pouvoir accéder.
Le Congrès international de la SMMU avait pour objectif de favoriser et d’assurer une pleine participation des toutes les communautés médicales à l’action de soins de santé, visant à améliorer la prise en charge des patients au niveau des structures d’urgences, moyennant la qualification des ressources humaines, l’optimisation des moyens et la diffusion efficace de l’information.
C’était aussi l’occasion de partager l’immense richesse dans la variété des systèmes de gestion, des défis et des approches innovatrices dans cette discipline.