Pintes de bière, drapeaux, chants et coups de klaxons: des centaines de supporters anglais exaltés se sont rassemblés dès dimanche matin autour du stade londonien de Wembley, en espérant une victoire de l’Angleterre face à l’Italie en finale de l’Euro (21h00).
« Ca sera une nuit fantastique si l’Angleterre gagne, ça fait si longtemps », s’extasie David Durant, retraité anglais de 74 ans, qui « boit une bière pour fêter ça », en arborant fièrement un maillot de son équipe.
Comme lui, des centaines de supporters ont rallié Wembley plusieurs heures avant le coup d’envoi, pinte à la main et drapeaux rouge et blanc sur les épaules.
Autour du stade où flotte une odeur appuyée de grillades, les chants de supporters répondent aux coups de klaxons enthousiastes des automobilistes, dans une ambiance joyeuse et électrique.
« C’est le plus grand jour du football que je vivrai jamais », s’enthousiasme Mark Bennett, 40 ans, venu avec son fils du sud-ouest du pays, pour voir ce qu’il espère être une victoire historique de l’Angleterre, dont le seul titre majeur remonte à 55 ans et la Coupe du monde 1966.
Si les « Three Lions » l’emportent sur les Italiens, « ça serait un véritable rêve », explique, des étoiles dans les yeux, ce propriétaire de restaurant, qui n’a pas hésité à mettre la main à la poche pour voir le rêve devenir réalité.
Au total, il a dépensé 2.700 livres (3.160 euros) pour deux tickets. « J’ai la chance de pouvoir me le permettre », explique Marc, conscient de « faire des envieux partout dans le pays » mais qui voulait que son « fils vive l’ambiance » de ce jour historique.
Une victoire de son équipe préférée aurait une saveur particulière pour George Gristwood, sorte de cadeau d’anniversaire à la veille de ses 91 bougies. Celui qui se vante d’être le supporter « le plus âgé allant encore » au stade explique aussi avoir « assisté à plus de matches internationaux de l’Angleterre que n’importe quel autre fan ».
S’il a déjà « visité environ 18 pays pour voir jouer » son équipe, crapahutant de la France à l’Italie, en passant par la Norvège, gagner ici, à Londres, « à 400 mètres de mon école primaire » renforcerait sa joie.
Au milieu de ce ballet de rouge et de blanc, quelques rares supporters italiens ont fait le déplacement. « Je ne suis pas nerveux aujourd’hui parce que je pense vraiment que nous allons gagner », assène Eugenio Copelli, qui a fait le pèlerinage à Wembley dimanche matin, même s’il a prévu de regarder le match chez lui avec des amis.
« J’espère que les deux équipes resteront fidèles à leur style », explique ce cheminot de 63 ans, qui habite dans le nord de Londres, « Même si nous perdons, s’ils se donnent à 100%, je serai quand même fier des gars, du moment que c’est un bon match ».
Si l’Italie a remporté bien plus de titres que l’Angleterre, les « Azzurri », sacrés quatre fois champions du monde, n’ont remporté qu’un seul Euro, en 1968. C’est pourquoi Eugenio Copelli voit deux issues possibles à cette journée: « Noyer notre chagrin dans du café ou boire du champagne ! ».
L’ambiance festive et qui s’installe à Wembley n’est cependant pas du goût de tous, en particulier des riverains pas tous amateurs de football.
« Quand il y a autant de monde, surtout beaucoup de gens ivres, c’est très difficile pour nous », explique à l’AFP Anna Bodo, se plaignant du « désordre » et du fait que « tout est fermé » dans le quartier. « C’est un peu dangereux, il y a beaucoup de verre brisé », ajoute cette femme au foyer de 29 ans qui habite à cinq minutes du stade, « Je suis heureuse que ce soit bientôt terminé ».
Pour Yvette Reinfor, 49 ans, le problème est plutôt d’ordre sanitaire, face à la récente flambée dans le pays des cas de Covid-19 liés au variant Delta, plus contagieux.
« Il y a beaucoup plus de monde, on est inquiet, parce que les gens ne portent pas de masques dans la foule », explique-t-elle. Cependant, cet « inconvénient » est contrebalancé par des avantages non négligeables: « Ca a généré beaucoup d’activité pour notre centre commercial, qui était plutôt mort, en particulier pour les restaurants », sourit Yvette, qui « se réjouit » aussi de « la bonne ambiance ».