La taxe carbone constitue une opportunité pour renforcer la compétitivité du « Made in Morocco » et faire du Royaume une destination de production industrielle neutre en carbone, a affirmé, vendredi à Casablanca, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
« Au-delà des contraintes que cette taxe engendrerait pour l’industrie et pour l’export, cela pourrait être aussi une opportunité pour renforcer la compétitivité du +Made in Morocco+ », a relevé M. Alj qui s’exprimant lors d’une rencontre sur « Le rôle du secteur privé dans une transition bas carbone résiliente au changement climatique », initiée par la CGEM et la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, en partenariat avec l’Ambassade du Royaume-Uni à Rabat.
Et d’ajouter que cela pourrait aussi contribuer à l’accélération de l’émergence d’une industrie nationale verte et décarbonée.
Le Maroc est engagé pour continuer à montrer la voie de l’ambition climatique dans le cadre de l’Accord de Paris, tout en contribuant pleinement à hauteur de ses capacités socio-économiques, actuelles et projetées, a-t-il indiqué, précisant que cette dynamique s’aligne parfaitement avec les orientations stratégiques à moyen terme du Nouveau modèle de développement du Maroc, qui ambitionne d’atteindre, d’ici 2030, une part de 40% des énergies renouvelables dans la consommation totale et de faire de l’énergie un levier d’attractivité et de développement.
M. Alj a rappelé dans ce sens que la CGEM avait entamé cette démarche depuis plusieurs années à travers le lancement de l’Initiative Entreprises Climat Maroc (IECM) à la veille de la COP22. Elle vise à renforcer les capacités des entreprises nationales à travers la sensibilisation, la formation, l’accompagnement et le développement.
Durant les années de déploiement, elle a permis d’accompagner plus d’une cinquantaine d’entreprises sur les enjeux liés aux changements climatiques, a fait savoir le président du Patronat, ajoutant que « nous sommes signataires d’une convention avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, afin que nos entreprises puissent s’orienter vers une décarbonation de leurs activités ».
Organisée en mode hybride, cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de webinaires visant à accompagner les acteurs non étatiques marocains, en particulier le secteur privé, dans la transition vers une économie bas carbone et résiliente au changement climatique.
La série de webinaires s’inscrit ainsi dans le cadre des actions de sensibilisation et de mobilisation des différentes parties prenantes en faveur de la lutte contre les changements climatiques. Elle a pour objectif de mobiliser de nouvelles entreprises à la cause climatique en les informant de l’état d’avancement de l’agenda international climatique et des projections pour la Cop26, qui aura lieu à Glasgow au mois de novembre.
Elle vise également à présenter aux opérateurs économiques marocains les différentes solutions pour lutter contre les changements climatiques, notamment à travers le Pacte Qualt’air initié par la Fondation et la CGEM depuis 2016, et à les encourager à rejoindre les compagnes des Nations Unies « Race to Zero » et « Race to Résilience ».
La coalition « Race to Zero » est en effet la plus grande alliance des acteurs non-étatiques, et qui a pour vocation de poursuivre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Cette coalition comprend plus de 3.067 entreprises de par le monde et couvre près de 25% des émissions mondiales de CO2 et plus de 50% du PIB.
Dans la continuité de ces actions, un sommet d’affaires de haut niveau se tiendra au mois de d’octobre au Centre International Hassan II de formation à l’environnement, bras académique de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, permettant ainsi à de nouveaux acteurs non étatiques d’annoncer leur engagement dans le cadre du pacte Qualit’air et dans les campagnes « Race to Zero » et « Race to Resilience ».
Ces rencontres sont l’occasion pour que les communautés nationale et internationale partagent les meilleures pratiques en faveur du climat et des retours d’expériences d’acteurs engagés sur ce créneau pour encourager davantage l’adhésion à cette démarche cruciale pour le futur de notre planète.
Ont pris part à cette rencontre, Simon Martin, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, pays hôte de la conférence des parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP26), Janet Rogan, ambassadeur régional de la COP26 pour le Moyen-Orient et l’Afrique et Aymen Cherkaoui, senior manager développement stratégique à la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.