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Algérie : luttes de pouvoir et fractures au sein de l’armée après la fuite de Nacer Djen et l’arrestation d’Ali Oulhadj

ALDAR/ Maryem Hafiani

La scène algérienne connaît des bouleversements rapides au sein de l’institution sécuritaire et militaire. Le général Abdelkader Haddad, connu sous le nom de “Nacer Djen”, ancien directeur du renseignement intérieur, est parvenu à s’échapper de son assignation à résidence dans des circonstances mystérieuses. Cette fuite intervient alors que les services de renseignement avaient arrêté, deux jours plus tôt, le général Ali Oulhadj, ex-commandant de la gendarmerie nationale, transféré au centre de détention de Ben Aknoun en attendant sa comparution devant la justice militaire.

Ces événements successifs, révélés dans le détail par l’opposant algérien Amir Boukhors, alias “Amir DZ”, illustrent l’ampleur des tensions et du conflit qui secouent le sommet du pouvoir. Selon plusieurs médias algériens et internationaux, cette situation ne peut être dissociée de la guerre d’influence que se livrent les différents clans du régime. La fuite d’une figure sécuritaire de ce calibre, dont le nom reste associé à des dossiers sensibles de la “décennie noire” ainsi qu’à des affaires de disparitions et d’assassinats, met en évidence la fragilité des dispositifs de contrôle. Elle alimente aussi l’hypothèse d’un appui interne ou de complicités ayant facilité son évasion, sur fond de rumeurs affirmant qu’il aurait utilisé une embarcation clandestine pour rejoindre les côtes espagnoles.

Quant à l’arrestation d’Oulhadj, lui-même placé sous résidence surveillée, elle semble avoir constitué un avertissement direct à Nacer Djen, et peut-être même l’élément déclencheur de sa décision soudaine de s’enfuir afin d’éviter le même sort. Ces faits remettent au premier plan l’image des profondes divisions qui minent l’institution militaire algérienne et placent le régime face à une double impasse, interne et externe : celle de sa capacité à contrôler ses propres appareils sécuritaires, alors que montent les critiques contre l’opacité et la confusion qui caractérisent la gestion de dossiers aussi sensibles.

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