
Par ALDAR / Meryem Hafiani
Dans une scène révélatrice du décalage entre discours et réalité, l’Algérie a voté à l’Assemblée générale des Nations unies en faveur de la « Déclaration de New York pour un règlement pacifique de la question palestinienne », un texte qui prévoit la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, autrement dit la solution dite des « deux États ».
L’Algérie, qui ne cesse de recourir à une rhétorique enflammée et à des accusations virulentes contre ce qu’elle appelle « l’entité sioniste », et qui aime se présenter à l’opinion publique palestinienne et arabe comme un soutien inconditionnel à la cause palestinienne « qu’elle ait tort ou raison », a finalement opté pour un choix politique qui entérine l’existence d’Israël aux côtés de la Palestine. Pour beaucoup, ce vote illustre une diplomatie ambiguë, oscillant entre surenchère verbale et alignement sur des compromis internationaux.
Ce scrutin, adopté par 142 pays contre 10 oppositions et 12 abstentions, met en lumière le fait que l’Algérie s’inscrit, de fait, dans la logique des solutions onusiennes reposant sur la coexistence israélo-palestinienne. Et ce, malgré un discours officiel radical, souvent présenté comme une posture « de principe ».
L’Algérie se retrouve ainsi face à une image diplomatique brouillée, faite de slogans de « résistance » proclamés publiquement, mais d’une acceptation du principe de deux États dans les coulisses onusiennes. Une contradiction qui soulève de sérieuses questions quant à la crédibilité de son discours politique et la cohérence entre ses paroles et ses actes.