Mimi Marchand, la papesse de la presse people en France, inculpée début juin dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a été placée vendredi en détention provisoire, a appris l’AFP de source proche de l’enquête.
« Une écoute a établi qu’elle n’avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu’un » à qui elle n’avait pas le droit de parler, a indiqué cette source.
Mimi Marchand, patronne de l’agence de paparazzi BestImage, a été incarcérée par un juge des libertés et de la détention à l’issue d’une audience vendredi après-midi, selon cette même source.
Son avocate, Me Caroline Toby, n’a pu être jointe par l’AFP vendredi soir.
Mimi Marchand, qui est une proche du couple Sarkozy et plus récemment d’Emmanuel et Brigitte Macron, a été mise en examen (inculpée) le 5 juin pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée ».
Son contrôle judiciaire prévoyait une interdiction de contact avec plusieurs personnes, parmi lesquelles l’ancien chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog, et le directeur de la rédaction des hebdomadaires Journal du Dimanche et Paris Match, Hervé Gattegno.
L’enquête fait suite à un entretien accordé en novembre dernier par l’homme d’affaires Ziad Takieddine à un journaliste de Paris Match, qui s’était rendu au Liban avec un photographe de BestImage.
Dans cet entretien, M. Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, alors qu’il l’accusait depuis des années d’avoir touché de l’argent pour sa campagne présidentielle de 2007 de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Deux mois plus tard, interrogé par les juges d’instruction chargés du dossier libyen, l’intermédiaire franco-libanais, connu pour sa versatilité, avait prétendu que ses propos avaient été « déformés » par Paris Match qui, avait-il ajouté, « appartient à un ami de Sarkozy ».
Quatre autres personnes soupçonnées d’avoir pris part à l’organisation de cet entretien controversé ont été mises en examen. Parmi celles-ci, le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, l’homme d’affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.
Le photographe auteur du reportage photo et vidéo, Sébastien Valiela, a été entendu mardi comme « suspect libre » dans cette enquête.