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Le président chinois retisse les fils de la Route de la Soie : une nouvelle dynamique chinoise au cœur de l’Asie centrale

Le président chinois retisse les fils de la Route de la Soie : une nouvelle dynamique chinoise au cœur de l’Asie centrale

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Dans le décor estival chargé d’histoire de la ville de Xi’an, l’ancienne capitale impériale chinoise, la vie renaît dans un petit verger abritant six grenadiers plantés il y a deux ans par le président chinois Xi Jinping et les dirigeants des pays d’Asie centrale. Ces arbres ne sont pas de simples plantations : ils symbolisent une nouvelle ère dans les relations sino-centroasiatiques, une relation qui s’épanouit avec vigueur, tout comme les grenades qui mûrissent sur leurs branches.

Deux ans après le sommet fondateur de Xi’an en 2023, Xi s’apprête à rencontrer de nouveau les chefs d’État d’Asie centrale à Astana, avec pour ambition de renforcer une dynamique commune de coopération allant bien au-delà de l’économie, englobant la sécurité, la connectivité culturelle et logistique. Ces rencontres ne sont plus de simples événements diplomatiques périodiques, mais sont devenues le socle d’un basculement géopolitique piloté par une vision stratégique chinoise. Une vision dont les racines plongent dans l’Initiative la Ceinture et la Route, et dont les branches visent à concrétiser des concepts comme celui de « communauté de destin pour l’humanité ».

Depuis son discours inaugural à Astana en 2013, où Xi avait dévoilé son projet de Route de la Soie économique, la Chine tisse méthodiquement un réseau d’infrastructures transfrontalières. Des lignes ferroviaires comme le corridor Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan aux ports et autoroutes traversant la mer Caspienne, l’Asie centrale est devenue un véritable carrefour vital d’un projet mondial où se rejoignent commerce, développement, histoire et avenir.

Mais la puissance douce joue également un rôle central, en parallèle des plans stratégiques. La Chine ne construit pas seulement des routes et des ponts : elle restaure des sites historiques, établit des centres de formation professionnelle comme l’« Atelier Luban » au Tadjikistan, et investit dans l’enseignement supérieur, à l’image de l’antenne de l’Université des Langues et de la Culture de Pékin au Kazakhstan, censée former une nouvelle génération de « ponts humains » entre les peuples.

À chaque étape, la relation personnelle tissée par Xi avec les dirigeants régionaux s’avère décisive pour consolider la confiance et approfondir le partenariat. Qu’il s’agisse d’un dîner privé ou d’un cadeau culturel symbolique, la diplomatie chinoise en Asie centrale suit les traces de l’ancienne Route de la Soie : patiente, réfléchie, imprégnée de symboles.

Des grenadiers de Xi’an aux lignes ferroviaires de Jalalabad, des sites historiques de Khiva aux salles de classe de Douchanbé, la main tendue de la Chine s’étend aujourd’hui tout au long de l’ancienne Route de la Soie, mais avec une vision résolument moderne. Ce n’est pas seulement un retour à l’histoire, mais une volonté de la réécrire. La Chine aspire à être, comme l’a souligné Xi, un partenaire et non un remplaçant, un ami et non un tuteur, dans un avenir partagé avec l’Asie centrale, fondé sur l’équilibre, le pragmatisme, une nostalgie assumée pour les routes caravanières d’autrefois, et une ambition affirmée de bâtir un ordre mondial plus diversifié et ouvert.

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