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Le port de Hamdania… un autre projet fantôme inscrit dans le registre des échecs du régime algérien

Le port de Hamdania… un autre projet fantôme inscrit dans le registre des échecs du régime algérien

 

 

ALDAR/

Dans une scène qui résume des décennies de chaos et de gestion anarchique, le projet du port de Hamdania en Algérie s’est effondré avant même de voir le jour. Il vient ainsi s’ajouter à une longue liste de grandes promesses lancées en fanfare puis enterrées dans le silence. Ce port, censé être la porte d’entrée de l’Algérie vers la mondialisation, est devenu un symbole criant de l’échec du régime à bâtir une vision économique cohérente ou à concrétiser un projet national stratégique de manière efficace.

Depuis son annonce en 2016, les médias officiels l’avaient présenté comme un « tournant majeur » qui allait redessiner le paysage du commerce maritime en Méditerranée et rivaliser avec le port Tanger Med, devenu aujourd’hui une référence mondiale dans le domaine logistique. Mais, comme souvent en Algérie, on a vendu le rêve sans disposer du moindre socle pour le réaliser : absence de préparation institutionnelle, incompétence en gestion, désaccords politiques, et flou total sur le financement.

Le projet, dont le coût était estimé à plus de 6 milliards de dollars, avait été lancé en partenariat avec une entreprise chinoise. Très vite, les différends et reports se sont enchaînés, jusqu’à ce que l’Algérie annonce récemment la rupture du partenariat avec le partenaire chinois, dans une décision opaque et sans véritable reddition de comptes.

Ce recul n’est pas un incident isolé, mais s’inscrit dans un schéma récurrent du régime algérien, passé maître dans l’art de gaspiller les opportunités et les deniers publics sans jamais rendre de comptes. Au lieu de constituer une étape sérieuse vers l’indépendance vis-à-vis des ports étrangers et l’intégration du pays dans les chaînes de commerce mondiales, le projet s’est transformé en preuve supplémentaire de l’incapacité chronique à prendre des décisions éclairées au sein du pouvoir, où la logique sécuritaire domine sur toute vision économique, et où les compétences sont écartées au profit des allégeances politiques.

Ce qui frappe, c’est que l’échec du projet n’est pas seulement dû à des raisons techniques ou financières, mais découle surtout de mentalités politiques figées, pour qui toute ouverture économique représente une menace potentielle, et qui redoutent une autonomie réelle des institutions. Même le partenariat avec la Chine – autrefois qualifié de « stratégique » – a été renié sans explication, révélant une instabilité profonde dans les choix et les orientations.

Un régime qui ne fait même pas confiance à ses alliés ne peut bâtir un avenir stable. Il agit dans l’improvisation, prenant des décisions à huis clos, annulant des projets d’envergure d’un simple trait de plume, sans se soucier ni de l’opinion publique ni des intérêts du peuple.

Pendant que l’Algérie s’enlise dans les hésitations et les reculs, le Maroc poursuit, lui, avec constance, le développement de ses infrastructures, en tête desquelles le port Tanger Med. Ce dernier a depuis longtemps dépassé le stade de la « concurrence potentielle », pour devenir l’un des plus grands ports d’Afrique et de la Méditerranée, grâce à une vision claire, une gestion professionnelle et des partenariats diversifiés.

Ce contraste saisissant entre les deux expériences soulève une question existentielle sur la nature du régime algérien : est-il seulement capable de mener à bien de véritables projets de développement ? Ou l’échec est-il inhérent à sa structure même ? Si les nations se mesurent à leurs réalisations, alors le port de Hamdania n’aura été qu’un miroir révélateur d’un système qui ne sait produire que des slogans et exporter des crises.

Ce qui est arrivé au port de Hamdania ne marque pas seulement la fin d’un projet, mais constitue une illustration tragique d’un régime qui gaspille les potentialités du pays et va à contre-courant du progrès. Un système qui ne maîtrise que l’art du blocage, gouvernant avec une mentalité de repli intérieur au lieu de s’ouvrir à l’avenir. Ainsi, tout projet national – aussi important soit-il – reste otage de caprices politiques et de décisions impulsives dépourvues de toute logique économique ou patriotique.

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