La Chine lance sa révolution électrique depuis le Maroc : investissements massifs et partenariats stratégiques ouvrent une ère industrielle nouvelle

ALDAR/
De grandes entreprises chinoises ont choisi le Maroc comme base de lancement dans le domaine des voitures électriques, tirant parti de sa position géographique stratégique, de ses multiples accords commerciaux et de ses capacités industrielles croissantes. Le Royaume, déjà solidement établi en tant qu’acteur majeur dans l’industrie automobile conventionnelle, semble prêt à franchir une nouvelle étape de son développement industriel, où les technologies propres s’intègrent à la fabrication intelligente, devenant un pilier de l’économie marocaine dans les années à venir.
Le premier signe de cette transformation est venu avec l’annonce de la société Smart, fruit d’un partenariat germano-chinois entre Mercedes-Benz et le groupe Geely, de son entrée officielle sur le marché marocain. Cela se fait à travers une alliance stratégique avec le groupe Auto Nejma, visant à proposer de nouveaux modèles électriques destinés aux consommateurs urbains marocains, et à ouvrir une série de showrooms dans les grandes villes d’ici 2027. Cette implantation constitue un point de départ pour étendre la présence de la marque en Afrique du Nord, avec le Maroc comme hub potentiel de distribution régionale.
Dans le même contexte, le groupe chinois Gotion High-Tech a signé un accord pour la création de la première usine du genre en Afrique destinée à la production de batteries pour véhicules électriques. Cet investissement, estimé à plus de 1,3 milliard de dollars, devrait permettre une capacité initiale de production de 20 GWh, avec une montée en puissance prévue jusqu’à 100 GWh dans les phases ultérieures. La mise en service de ce projet est prévue pour 2026, renforçant ainsi la chaîne d’approvisionnement électrique de la région et conférant au Maroc un rôle central sur le marché mondial des batteries.
Ces initiatives interviennent alors que le secteur automobile marocain enregistre des chiffres record, avec une production avoisinant 700 000 véhicules par an, dont environ 40 000 véhicules électriques ou hybrides. En 2023, les exportations du secteur ont dépassé les 14 milliards de dollars, faisant de l’industrie automobile, qu’elle soit traditionnelle ou électrique, le premier générateur de devises étrangères du pays. Cette performance est soutenue par un coût de production parmi les plus compétitifs au monde : on estime que le coût de la main-d’œuvre dans ce secteur ne dépasse pas 106 dollars par véhicule.
Le Maroc, qui consolide sa position de passerelle industrielle entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, bénéficie également d’un réseau d’accords commerciaux couvrant plus de 50 pays, permettant aux producteurs d’exporter sans barrières douanières vers d’immenses marchés. Cette situation attire un intérêt croissant de la part des grands industriels internationaux, à un moment où l’Europe subit une pression croissante pour passer à une mobilité propre. Dans ce contexte, le Maroc apparaît comme une destination idéale pour la fabrication de voitures électriques destinées à l’exportation.
Bien que la part des voitures électriques reste encore limitée sur le marché intérieur marocain, les indicateurs actuels confirment que le Royaume accélère sa transition, en modernisant les infrastructures de recharge, en offrant des incitations fiscales et en mettant en place un cadre législatif favorable à l’investissement. La vision stratégique du Maroc de devenir une plateforme industrielle verte commence à porter ses fruits, avec un afflux massif d’investissements et l’arrivée d’acteurs internationaux de premier plan.
Avec cette dynamique, les ambitions du Maroc ne se limitent plus à attirer des capitaux ou à créer des emplois ; il s’agit aussi de redéfinir sa place dans les chaînes de valeur mondiales et de consolider son rôle en tant que plateforme régionale de premier plan pour l’industrie des véhicules propres, en parfaite harmonie avec les objectifs mondiaux de réduction des émissions et de développement durable. La Chine a entamé sa révolution électrique depuis le Maroc, et le Royaume ouvre grand la voie à une révolution industrielle susceptible de transformer en profondeur son économie dans un avenir proche.