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Dans une enquête approfondie diffusée par la chaîne allemande Deutsche Welle, l’un des volets les plus sombres de la guerre syrienne a été révélé. Selon ce reportage, le Front Polisario, avec le soutien direct du régime algérien et en coordination avec les Gardiens de la Révolution iraniens, a envoyé plus de 220 de ses combattants sur le sol syrien durant les années du régime de Bachar al-Assad, pour participer à la répression du soulèvement populaire contre ce dernier.
L’enquête, fondée sur des témoignages de terrain et des documents issus des services de renseignement, révèle que ces mercenaires du Polisario ont bénéficié d’un entraînement intensif dans des camps militaires fermés en Algérie, avant d’être clandestinement acheminés vers la Syrie. Une fois sur place, ils ont pris part à des opérations militaires ciblant des villes syriennes alors tenues par les forces de l’opposition. Ils sont accusés d’avoir commis de graves exactions contre des civils : actes de torture, assassinats, pillages et participation au siège de zones résidentielles — des crimes que le droit international classe comme crimes de guerre.
Ces révélations, rendues publiques alors que la Syrie traverse une transition historique marquée par la chute du régime d’Assad et l’instauration d’un nouveau gouvernement dirigé par le président Ahmed Al-Charaa, soulèvent des interrogations profondes sur les responsabilités juridiques et morales du régime algérien et des groupes armés impliqués dans ces événements.
Le rapport met en lumière le vrai visage du Polisario, qui prétend être un mouvement de libération nationale, alors que les faits démontrent son rôle de mercenaire dans des conflits sanglants sans lien avec la question du Sahara. Il révèle également l’ampleur de l’implication algérienne dans des guerres régionales, utilisant le Polisario comme instrument géopolitique au service d’agendas extérieurs, en contradiction flagrante avec les discours officiels algériens prônant la neutralité et la non-ingérence.
Alors que la Syrie entame une nouvelle ère de reconstruction et de réconciliation sous la direction d’Al-Charaa, l’urgence demeure de faire la lumière sur tous les crimes perpétrés sous l’ancien régime, y compris la responsabilité internationale des mercenaires impliqués dans l’effusion de sang, quelle que soit leur nationalité ou les acteurs qui les ont envoyés.
L’enquête de Deutsche Welle n’est pas seulement un document accablant, mais un appel urgent à l’ouverture d’enquêtes onusiennes globales visant à juger tous ceux qui ont contribué à attiser les flammes de la guerre en Syrie — et en particulier ceux qui ont transformé une cause soi-disant noble en entreprise de mercenariat et d’interventionnisme illégal au-delà de leurs frontières.