A LA UNECULTURE

Au cœur de Pékin : voyage à l’âme de la culture chinoise entre temples de sagesse et rituels du thé

 

ALDAR/

Dans l’un des quartiers historiques de Pékin, j’ai vécu deux expériences marquantes qui ont profondément résonné en moi, me permettant de toucher l’essence même de la culture chinoise ancestrale. La première fut la visite du temple Dongyue, l’un des hauts lieux du taoïsme, et la seconde, l’initiation à l’art traditionnel du thé – bien plus qu’une simple boisson, un véritable rituel empreint de sérénité, de méditation et de rigueur.

c1b269ae fa2d 486b b142 de7f187acbc0 f74ed2dd de81 4e38 891d eecf51191f70 c8c48781 81f0 4ab6 af18 fcb8a77c02b0

En Chine, le passé et le présent ne sont séparés que par un regard contemplatif. Le temps n’y est pas linéaire, mais circulaire, où la sagesse ancienne s’entrelace avec les rythmes contemporains. Cette philosophie s’est révélée à moi dès que j’ai franchi les portes du temple Dongyue, situé à l’est de la Cité interdite, dans le district de Chaoyang.

Dès l’entrée, les effluves d’encens offerts avec dévotion par les visiteurs m’ont enveloppée, et j’ai découvert des caractères gravés rappelant l’ancienne écriture oraculaire, donnant l’impression d’entrer dans une autre époque. Dans les salles du temple, se dressaient des statues de bois grandeur nature représentant des divinités et créatures mythologiques taoïstes, comme si elles veillaient sur les secrets spirituels de ce lieu sacré.

Dans un recoin du temple, j’ai découvert une exposition dédiée aux Jieqi, les vingt-quatre termes solaires du calendrier agricole traditionnel chinois, basés sur le mouvement du Soleil. Ce système, utilisé depuis des siècles, illustre la profonde compréhension qu’avaient les anciens Chinois de l’harmonie entre l’homme et la nature, rythmant les saisons, les récoltes et les grandes fêtes traditionnelles comme Qingming.

Mais mon exploration ne s’est pas arrêtée là. Elle s’est poursuivie par une expérience plus intime : une initiation à la préparation du thé en poudre. Dans une salle silencieuse, nous étions réunis autour d’ustensiles simples : un bol en céramique, un fouet en bambou, une cuillère fine et du thé vert finement moulu. Le rituel commença par le réchauffement du bol avec de l’eau chaude, suivi de l’ajout d’une dose de thé et d’un peu d’eau, jusqu’à former une pâte, avant de fouetter vigoureusement pour obtenir une mousse légère et soyeuse.

Ce n’était pas qu’une manière de faire du thé. C’était une leçon de patience, de minutie et de respect de l’instant. Une pratique qui incarne des valeurs fondamentales de la culture chinoise : l’harmonie, la contemplation et une élégance toute en simplicité.

Du temple de sagesse au rituel du thé, Pékin m’est apparue comme une ville vibrant au rythme d’une civilisation toujours vivante dans les moindres gestes du quotidien. Une civilisation qui voit la beauté dans les cycles naturels et transforme chaque rituel en porte ouverte sur la sérénité et la réflexion.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page