
ALDAR /Analyse
Le Conseil national du Parti de la Justice et du Développement (PJD), lors de sa session tenue à Bouznika le dimanche 27 avril 2025, a approuvé une nouvelle composition du secrétariat général, proposée par Abdelilah Benkirane, comprenant des figures connues du parti qui l’ont accompagné pendant ses années d’ascension et de déclin. Bien que le neuvième congrès national représentait une opportunité idéale pour insuffler un sang neuf dans les structures dirigeantes, les résultats reflètent la persistance du parti à miser sur les mêmes noms qui ont été associés à ses précédentes crises.
Les membres élus, tels que Mustapha El Khalfi, Amina Maelainine et Abdelali Hamieddine, sont tous liés à une période marquée par des tensions politiques et des critiques internes et externes visant le parti, soulevant ainsi de sérieuses interrogations sur la réelle volonté du PJD d’engager une révision profonde de son parcours politique. De plus, des cadres intermédiaires comme Mohamed Yatim et Mohamed Amekraz ont conservé leurs positions, ce qui laisse entendre que le changement tant annoncé avant le congrès est resté largement formel plutôt que substantiel.
Il est à noter que le parti a tenté d’équilibrer sa direction en intégrant quelques jeunes figures aux côtés de cadres expérimentés, à l’image de la nomination de Adel Sghir et Saâda Boussef, mais les visages traditionnels dominent toujours, ce qui pourrait affaiblir la capacité du parti à regagner la confiance de son électorat après les revers subis ces dernières années.
Le choix d’Idriss Azami Idrissi comme premier vice-secrétaire général et d’Abdelaziz Omari comme second vice-secrétaire général renforce également cette impression ; ces deux figures n’ayant pas, par le passé, réussi à convaincre l’opinion publique de l’efficacité de leur gestion politique, que ce soit au niveau gouvernemental ou organisationnel.
En résumé, ces nominations confirment que le PJD hésite encore à rompre avec les pratiques du passé, semblant privilégier la préservation des équilibres internes au détriment d’une véritable volonté de changement. Le parti pourra-t-il regagner sa crédibilité avec une telle configuration ? Ou bien cette décision ne fera-t-elle qu’aggraver davantage sa crise organisationnelle et politique ?