La campagne de vaccination en Afrique du Sud est un échec patent, en ce sens qu’elle est marquée par une série constante de « faux pas » avec un manque total de transparence, a indiqué mercredi le spécialiste sud-africain des maladies infectieuses, François Venter.
«Les Sud-Africains sont profondément inquiets et effrayés du déroulement de la campagne de vaccination dans le pays», a déclaré M. Venter, faisant part des préoccupations quant à la lenteur qui marqué l’opération jusqu’à présent.
L’expert a ajouté que «la campagne de vaccination nous inquiète tous, parce que le déploiement du vaccin n’avait pas été le point fort du gouvernement depuis son lancement en février dernier ».
«Nous recevons des vaccins en goutte à goutte par les fabricants et nous sommes loin derrière les autres pays africains jusqu’à présent», a déploré M. Venter, professeur à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.
La deuxième phase du déploiement national des vaccins a été lancée, lundi, dans 87 sites à travers le pays. Ainsi, le ministère sud-africain de la Santé s’est fixé pour objectif de vacciner cinq millions de personnes de plus de 60 ans d’ici la fin du mois de juin.
Mais plusieurs experts médicaux remettent en question la manière dont le gouvernement pourra atteindre cet objectif au vu de la lenteur des progrès réalisés.
En Avril, l’Afrique du Sud avait décidé de suspendre le déploiement du vaccin contre la Covid-19 Johnson&Johnson, en raison des craintes de caillots sanguins.
Par ailleurs, le pays a dû suspendre en février le déploiement de 1,5 million de doses d’AstraZeneca après que des études aient montré qu’il était moins efficace contre la variante sud-africaine du coronavirus muté 501Y.V2.
L’Afrique du Sud a signé des accords avec plusieurs fabricants de vaccins pour l’obtention d’un total de 51 millions de doses. Ainsi, 31 millions proviendront de J&J, tandis que 20 millions proviendront de Pfizer.
L’Afrique du Sud a enregistré jusqu’à présent plus de 1,6 million de cas de coronavirus, dont 55.
